jeudi 28 février 2008

Vus de nos yeux vus



Petit moment avant d'aller jouer au centre des femmes (spectacle que nous devrions filmer)/ Petit moment; on essaie de faire un petit inventaire de notre quartier, quartier DEPOT, Tambacounda, Sénégal.
Lampadaire allumé en plein jour,
cochons, gros, porcinets, à la dérive, dans les rues et les détritus,
animaux encore: des chèvres, des chèvres que le soleil n'épargne pas: qui mangent des paquets de cigarettes, des journaux en arabe et, parfois, même, des végétaux!
Un bouc, à l'heure de la sieste, nous laissant tout le loisir d'analyser l'étendue de son timbre de voix (au matin, le bouc est mis à mort, dépecé dans la cour de l'auberge, c'était un peu le chant du cygne du bouc, pour un baptème),
des charettes avec un vieux cheval, la course: 200 FCFA
des taxis déglingués, déglingués, mais quel est le plus déglingos de tous? (portières pétées, pares-brises explosés, fermoir à coffre très original, torchons en guise de bouchon d'essence, enfin, ici, disons que Félix, surpris, s'est retourné hier sur un taxi neuf, propre, étincelant, n'était-ce qu'une énième hallucination à la sauce piquante tambacoundaise?)
Béé, béé, béé,
camions, appelés "trompe-la-mort" ou "s'en-fout-la-mort", superbement décorés (aimerions visiter l'atelier qui les peint tous à Dakar), chargés à bloc, le chargement sur le toit est égal à 8 fois la hauteur du camion (dédicace aux marseillais),
le cours d'eau Le Mamacounda est réduit à une mare d'eau douteuse bordée d'immondices de tous poils
et aussi :
des arbres morts, d'autres verdoyants, des atelies de menuiserie, de ferrailleurs, des salons de coiffure en veux-tu en voilà (et leurs ensignes peintes de façon naïve et charmantes), des épiceries, des vendeuses de fruits (oranges, papayes, bananes), de cacahuètes, des friperires, un magasin de musiques, des télécentres, un loueur de sono, des vendeurs de poussins (mais beaucoup, hein, beaucoup beaucoup), des tailleurs,
au milieu d'une partie de foot, sur un coin de poussière, jonché d'ornières, une dizaine d'hommes poussent un taxi en panne, capot levé, sur le moteur un homme est assis en tailleur qui pompe histoire que ça démarre, un dernier au volant, ne voit rien (capot levé), mais ça ne démarre pas (3 - 1, mais il faut dire qu'ils en ont un qui a fait des essais au Bayern de Munich),
des ordures, des ordures (quoi qu'on s'habitue), du sable, du sable et de la chaleur (mais on s'y fait),
et des femmes, belles, boubous colorés, qui portent des seaux, des habits, des plats, sur leur tête,
des enfants qui portent des bassines d'ordures sur leur tête... et les jettent dans ce qui reste du Mamacouda,
des brûlots des petits déchets d'une journée écoulée (un peu de plastique, quelques peaux de bananes, paquets de cigarettes vides), qu'on fait crâmer un peu le matin,
Mais il est l'heure, vite, un nouveau spectacle , grand spectacle intitulé LA ROUTE DES ROMS, nous attend. Ca va donner les amis, ça va donner !!

Aucun commentaire: