dimanche 23 novembre 2008

Premier essai autour de Kouté Konté

Nous avons joué quelques notes d'une ébauche de spectacle sur des histoires et mélodies que nous avons glané en Afrique cet après-midi. Cette petite vidéo retrace le début du spectacle. Nous n'étions que trois mais à charge de revanche nous serons bientôt toutes les P'tites Laines sur scène pour vous faire partager ces contes.

mardi 11 novembre 2008

Quand y en a pu, y en a encore


Cela pourrait être le nouveau slogan des P'tites Laines suite à notre nouvelle aventure dans l'île de Noirmoutier ce Week end. Formidable soirée passée entre La Route des Roms, Nasreddine et autres contes turcs. Un grand merci à Alain et Annick du resto d'île en île qui nous ont merveilleusement accueilli. Maintenant La Route va s'en aller, mais Kouté Konté, les contes turcs et autres voyages vont continuer leur chemin. N'hésitez pas à vous promenez sur toutes les routes du monde afin que l'on s'y rencontre...

vendredi 31 octobre 2008

La Der des Der

EN 1918, ON NOUS DISAIT QUE C'ETAIT FINI POURTANT D'AUTRES SONT ARRIVES. LA ROUTE DES ROMS CONNAITRA T'ELLE LE MEME AVENIR ? CE N'EST PAS A L'ORDRE DU JOUR, MAIS QUI SAIT ? EN TOUS CAS, LA PRESTATION AU CONSERVATOIRE ETAIT UN BONHEUR POUR NOUS. PUBLIC CHALEUREUX ET DYNAMIQUE, INVITES EN PLEINE FORME ET UN SON TRES APPRECIABLE. C'EST DUR DE REDESCENDRE APRES UNE PRESTATION AUSSI INTENSE ET UNE EXPERIENCE AUSSI PASSIONANTE. VIVEMENT LA SUITE ENTRE CONTES SENEGALAIS, NOTES TURQUES, ROUTE BRESILIENNE, VILLAGES ROUMAINS ET GALETTES DES COPAINS... UNE PETITE VIDEO EN L'HONNEUR DE LA CINQUIEME ROUE DU CAROSSE QUI PROFITE DE LA VIE ABVEC SA CHERE ET TENDRE AU SOLEIL. MERCI A TOUS POUR VOTRE PARTICIPATION DE PRES OU DE LOIN A NOS AVENTURES.

mardi 28 octobre 2008

Toujours en Route





Quelques images, juste avant le déclin comme dirait l'autre...

Voici la fin ... de la vidéo

La fin est proche...

Bonjour à tous et particulièrement à notre M'bathiou préféré, Voici quelques notes extraites de notre spectacle au Château dimanche dernier. Vivement jeudi prochain au conservatoire pour la dernière représentation de La Route des Roms avant de nouvelles aventures qui se dessinent doucement à l'horizon de l'Europe, de l'Amérique et de l'Afrique évidement. Merci encore à tous ceux qui ont participé et fait vivre l'aventure.

jeudi 28 août 2008

Concert au 138 le jeudi 28 août à 21h (Entrée libre)




Venez nombreux pour l'une des dernières fois où nous jouerons tous ensemble (snif) et tout le spectacle et même plus... Le bar "Le 138", c'est anciennement le Campus, près du lycée De Lattre et de la fac La Courtaisière à La Roche-sur-Yon.
En 1° partie: Apéro Contes et One Man Show avec notre clarinettiste Pierre-Yves, le spectacle "Nasreddine" et les accompagnements musicaux de notre chef de délégation !
Enfin, pour bien finir la soirée, Amélie et Julien de l'asso Courbe(s) proposeront un diapo-concert d'une heure. A ne pas manquer. Alors, RV le jeudi 28 août...

samedi 16 août 2008

Photos du spectacle à la cour de Besse (Festival Vert Lézart) le vendredi 15 août







Sept ans après avoir participé à la première édition du festival "Vert Léz'arts" organisé par l'asso "Les z'arts ménestrels" (à l'époque c'était avec un spectacle de poésie en musique avec Renaud Loizeau), Les P'tites Laines ont eu le plaisir de jouer en ouverture de cette édition 2008. Merci au public et aux organisateurs...

mercredi 2 juillet 2008

souvenirs souvenirs...

Heureusement, la route des roms continue encore cet été. Toutes les dates sur le myspace des P'tites Laines (Eh oui, myspace, on est modernes...): www.myspace.com/lesptiteslaines

A bientôt !

mercredi 18 juin 2008

Vivement la fête de la musique !











Les P'tites Laines........21 juin - 11h30 esplanade Jeanie Mazurelle - médiathèque Benjamin Rabier, la Roche sur Yon - Gratuit21 juin - 18h30 scène du jardin de la mairie , la Roche sur Yon - GratuitPour la Fête de la Musique, les P’tites Laines (contes et musiques tziganes) Taran (jazz manouche) et M. Pyl (chanson française déjantée) sur la grande scène du Jardin de la Mairie.

dimanche 11 mai 2008

La Route des Roms en Haute Savoie




Le week-end du 1° mai, nous avons eu le plaisir de jouer au festival Ouïe-Dire, en Haute-Savoie. Super accueil, supers conditions pour notre spectacle, un grand merci aux organisateurs, et le tout sous le patronage du Môle, la montagne que nous gravîmes avec facilité et agilité, tant il est vrai que nous sommes de grands marcheurs... Seul le chef de délégation peina un peu, mais nous le portâmes.

samedi 19 avril 2008

Laissez aller les p'tits papiers...


La carte d'identité, le passeport... Des bouts de plastiques et de papiers indispensables au voyage, mais surtout obligatoires pour rester dans un pays. Alors quand on est Rom, originaire du Kosovo et qu'on fuit ce pays, sa guerre, son instabilité, son racisme ordinaire, où va-t-on, je vous le demande ? Bingo ! Au pays des Droits de l'homme.


C'est exactement l'histoire des Sulejmani. Arrivés en France en avril 2007. Une famille de neufs personnes dont la vie se résume à cette amabilité civile et administrative : "Dégagez !" Partis du Kososvo, ces derniers se sont retrouvés bloqués huit années au Monténégro. Dans le camp de Vrela, lui aussi peuplé de Roms. Huit années d'enfermement et de privation des droits humains les plus élémentaires avant leur arrivée en France.


Dans l'Hexagone, la famille se sépare en deux. Les aînés choisissant d'aller vivre à Saint-Jean-d'Angély ; les parents et leurs quatre autres enfants aux Herbiers, dans le nord-Vendée. Les Herbiers où les plus jeunes sont scolarisés à l'école primaire de la Métairie et au collège Jean-Rostand. Le 15 février dernier, le dossier des Sulejmani est passé devant la commission de recours et la décision concernant leur demande d'asile, qui leur est parvenue le 10 mars, a été rejetée. Le centre d'accueil des demandeurs d'asile (Cada) leur a donc demandé de quitter le logement qu'ils occupaient avant le 10 avril dernier. Ce qu'elle a fait sans opposer de résistance.


Désormais prise en charge par des oncles et des tantes habitant sur Rennes, cette famille attend de pouvoir étudier tous les recours possibles. Aidée en cela par des associations telles Actif, RESF ou la Pastorale des migrants. C'est d'ailleurs à l'initiative de cette dernière que les P'tites laines ont donné un petit concert de soutien à cette famille, le samedi 12 avril dernier aux Herbiers, esplanade des Droits-de-l'homme.


Parce qu'on ne peut pas tourner La Route des Roms en France et au Sénégal sans se soucier du sort de ses personnes.
Parce qu'aujourd'hui notre devoir de citoyen est de rester vigilant coûte que coûte face à la politique actuelle menée par le gouvernement Sarkozy.
Parce que vous n'imaginez même pas le bien que ça fait de voir ces 200 personnes venues de toute la Vendée soutenir les Sulejmani.
Surtout parce que nous étions loin d'imaginer l'émotion dégagée par ces personnes lorsque nous avons entonné "Djelem", l'hymne des gens du voyage. Un hymne repris en choeur par toute la famille Sulejmani.


Un bonheur, un frisson...


PS : nous serons fixés sur le sort de cette famille le 28 mai. Des oreilles indiscrètes ont entendu dire de la bouche même des gendarmes que la situation était plutôt favorable. Quoi qu'il en soit, Les P'tites laines seront présents au complet aux Herbiers, le 28 mai, pour jouer La Route des Roms. Nous ne connaissons encore ni l'heure, ni le lieu, mais dès qu'on en sait un peu plus, on vous tient au jus.


PS' : Pour soutenir les Sulejmani, signez la pétition en ligne sur le http://www.educationsansfrontieres.org/, rubrique 85.

jeudi 6 mars 2008

Et voilà, c'est fini...

Un petit message avant d'aller se coucher... Nous venons de jouer notre tout dernier spectacle à l'espace Thialy, qui s'est vraiment très bien passé. La boucle est bouclée...
Aujourd'hui nous avons passé la journée avec notre cher, très cher Adama, à qui nous avons fait nos adieux. Un petit tour dans Dakar, à la pointe des Almadies.
Et demain matin, 6 heures, c'est le départ...
Merci à tout le monde !
Maud-Modou

Bonsoir à tous et à toutes,
La clarinette est démontée, le violon s'est couché, l'accordéon s'est replié, la guitare est empaquetée, la percussion s'est éteinte et le conte s'est jeté dans la mer.
Merci à vous d'avoir suivi notre voyage d'y avoir participé par vos petites remarques et surtout de nous avoir soutenus tout au long du séjour. Merci également à tous ceux qui nous ont permis de jouer, de partager et de voyager.
Et surtout un grand merci aux 4 copains qui ont répondu présents un soir d'hiver au Rétro (même s'ils méritent souvent la chicote !!)
A très bientôt les amis sénégalais et sénégaulois, à demain pour tous les autres.
Bisous à tous,
Eric, le chef de délégation (euh...)

Dans nos bagages, nous rapportons une chanson qui s'appelle "Fundéké", un morceau qui s'appelle "Cuidado (cuidado al popo)", une mélodie sur les rives du fleuve Sénégal, une valse des remerciements, un chant du bouc, une reprise fièvreuse du Macounda, un tube (dont déjà quelques extraits du clip, complètement pirates, circulent sur Internet), et ce n'est pas tout, pas tout du tout (des histoires, des histoires de hyènes, de lionnes, de lièvres et de coépouse bossue...).
Un carinoso abrazo,
Mateo, alias le canasson, le canasson M'bathiou;

Je peux maintenant vous le dire les P'tites laines sont un peu foldingues mais qu'est-ce que ce fut bon ! Des paysages, des rencontres, des visages, des odeurs, des sons... Une magnifique aventure humaine et artistique. Merci à tous, que la terre vous soit légère. L'aventure continue en France dans quelques heures alors allons faire les bagages. Merci à tous ceux qui ont consulté et commenté ce blog. A venir : les photos, la vidéo, carnet de dessins, et nos voix ! Allez !
Félix (Philips)

Allez juste une bafouille puisqu'il paraît que je monopolise le web : Dieuredieuf !
Pierre-Jo, Père Thierry, Shérif, Shérives, Terry, Patrique... Enfin Pierre-Yves totalement schizo !

"C'est le meilleur orchestre tzigano-sénégalais que j'ai jamais vu"
Abdoulaye WADE

mercredi 5 mars 2008

Retour à Dakar


On a donc quitté ce matin l'école de Saly, la future peut-être école de Mathieu. Retour chez Janine, déjeuner, on se dit au revoir et plein de mercis. Retour sur Dakar, plein d'embouteillages avec le sommet de l'OCI qui se prépare (conférence islamique), 50% des hôtels sont réquisitionnés, y'a un monde fou aux stations-services pour l'essence, à croire que le baril à 200 dollars c'est pour demain, bref Dakar c'est le bordel. Vu que la susdite conférence commence vendredi, on fait bien de se barrer. A noter encore : construction express de palissades cache-misère le long de l'autoroute, déplacement des ordures... On passe chez la maman de Yaya puis arrivée à Thialy. On va boucler la boucle puisque Chantal est d'accord pour un spectacle demain soir : 1er et dernier concerts à Thialy donc. Il ne nous reste plus qu'à jouer dans l'avion du retour !!!
Bon, quand même un peu tristounes que le voyage se finisse, mais l'expérience va rester longtemps dans nos têtes.
Peut-être un autre message demain, demain est un autre jour. Inch'Allah même si qu'on y croit pas.
Bisous à tous.
Mathieu, Maud et le reste des lainages (qui dorment du sommeil du juste)

Quelle matinée !


Un café, un clope, les instruments dans le camion, direction : l'école française Jacques Prévert (nom de bon augure). Spectacle en plein air, dans cette école flambant neuve, instits charmantes, élèves français très favorisés, un peu d'air, les petits sur les nattes à l'ombre devant nous, les grands derrière sur les marches, et le bal est lancé. On a passé un bon moment, de la cavale du valaque au rêve du jeune garçon, de la chanson de bohème aux yeux noirs, très très noirs. Elèves aux anges, instits enchantées, s'en suit une présentation des instruments dans chaque classe et des perspectives grisantes pour la prochaine rentrée scolaire...
12h 24 : on va aller grailler, puis on se dirigera, gentiment, vers Dakar.
12 h 25 : toujours pas de nouveaux commentaires sur le blog, profitez-en, il n'y en a plus pour très longtemps!
Bises à tout le monde!

mardi 4 mars 2008

A Saly


Après notre week-end de rêve à N'Dangane, nous voilà à Saly. Lundi après-midi, rencontre avec Janine Jirou, qui s'occupe beaucoup du problème des talibés au Sénégal. Pour ceux qui ne connaissent pas, les talibés sont les élèves d'un marabout qui est censé leur apprendre le Coran, mais qui dans la plupart des cas les exploite et les oblige à mendier dans les rues. Au Sénégal, 150 à 200 000 enfants sont victimes de cette exploitation. On les "importe" même d'autres pays d'Afrique. Nous avons donc beaucoup discuté avec elle de ce problème, réalisé une interview avec l'enregistreur. Elle nous a parlé de son projet de la Journée Nationale des Talibés le 20 avril prochain : le but est que 30 à 40 personnes se présententlemême jour dans tous ls commissariats du Sénégal pour porter plainte contre les marabouts exploitant les talibés (car le Sénégal une loi interdisant l'exploitation des enfants par la mendicité, mais qui n'est pas appliquée). Nous avons donc pu compléter ce que nous avions déjà vu par nous-même grâce à Janine, qui a une très bonne connaissance du problème. Le soir, nous devions partir pour Minam pour jouer, mais suite à un problème de compréhension, le spectacle a été annulé. Nous sommes donc restés à Saly, chez Janine qui nous a gentiment proposé l'hébergement, et qui nous a en outre dégoté deux spectacles : nous avons joué lundi soir au Jappou et ce soir à Marée Haute, deux restaurants de Saly. Les deux concerts se sont bien passés, avec une bonne qualité d'écoute, et un accueil plus que chaleureux. Cet après-midi, après un déjeuner chez Poulo, institution ici, nous avons fait un tour dans le Saly touristique (hôtels de luxe et cie...), que nous avons vite quitté pour rejoindre une petite plage où Adama nous a emmenés nous baigner. Demain matin nous jouons à l'école française de Saly qui a accepté d'accueillir notre spectacle, puis nous partons pour Dakar, où nous passerons nos deux dernières nuits à l'espace Thialy. A ce propos, nous lançons un appel aux bonnes volontés (Laure, Amandine ou Armel, par exemple... ?) nous décollons à 8h du mat vendredi matin et devrions arriver dans l'après-midi àNantes (16h je crois), y aurait-il deux voitures pour venir nous chercher ? Merci d'avance de nous répondre en laissant un commentaire surle blog ou sur le mail d'Eric : lucioleetgrillon@yahoo.fr
Voilà pour les nouvelles. Bisous à tous et au plaisir de vous revoir bientôt (même si nous sommes un peu tristes que notre voyage touche à sa fin). Un grand merci à Janine pour son accueil plus que chaleureux et une pensée pour les Guérin, que nous avons vu par Webcam chez Janine, et qui nous ont donné le contact de cette femme assez exceptionnelle.
A très bientôt !!!
Maud

lundi 3 mars 2008

Dimanche, le jour du Poète






Ah la mer qu'on voit danser, le long des îles paradisiaques du Saloum... Dimanche marin, après un petit déj confiote de goyave et de mangue, on reprend encore la route... ou la pirogue devrais-je dire, puisqu'Adama nous emmène inspecter une maison construite par un Français où il y a quelques travaux à effectuer. Ca tangue un chouilla et je ne suis pas très rassuré, contrairement à Ricou qui semble revivre et penser au bateau de son papa, mais ça va. Le paysage est tellement magnifique, l'air marin, revivifiant, des embrunes plein les narines avant d'accoster sur un ponton fleuri style les émissions débiles de TF1 où des greluches attendent des play boy d'opérette. Sauf que nous, rien n'est manipulé. C'est le paradis !

Pendant que mes camarades piquent une tête, je les photographie pour immortaliser plongeons et autres bombes dans une eau si pure, si belle... On agite les bras, crions à l'attention des pirogues qui filent dans les mangroves, tels de vrais Robinsons avant de rejoindre l'embarcadère. Direction la maison d'Adama où un autre succulent plat de crevettes roses nous attend. Miam ! On papote sous une petite paillote, puis Morphée nous saisi avant que nous décidions d'aller re faire trempette.

On plonge. Elle est bonne, elle est salée, résonne d'accents d'outre-Rhin, blondes aux yeux bleus. On ressort de l'eau, écartons les bras et en trente secondes chrono (c'est vrai, vrai, vrai) nous sommes sec et hyper salé. On descend trois litres d'eau et un litre cinq de coca, il doit être 17 h, la fraîcheur arrive et l'aventure continue puisque que nous embarquons sur la charrette d'Adama pour nous rendre à Djilor, village de naissance de Léopold Sedar Senghor... Mais pas n'importe quelle charrette, puisqu'elle est tirée par Mbathiou, un beau cheval blanc baptisé ainsi par Adama en hommage à notre Mathieu.

Et qui dit hommage dit nouveau conducteur ! Nous voilà donc drivé par Matéo sur 3.5 km d'un paysage hallicinant. Le sol est un mélange de sable recouvert d'une fine pellicule de sel qui fait un petit craquement à chaque passage des roues. On lève les yeux et le paysage n'est que baobabs, arbustes et verdure léchée par l'iode marine. Djilor, nous voici. Au bout d'une rue, une cour et une maison, si belle, si blanche, au sol une pluie de coquillages. La lourde grille s'entrouvre et nous voici chez le plus lettré et poète des présidents africains : l'antre de Senghor...Autant vous dire que l'émotion est présente et que les vers des Ethiopiques étudiés en terminale nous reviennent en tête.

Mais déjà le soleil descend, absorbé par une marée de baobabs. Allez Mbathiou, hue charrette ! Nous devons être de retour au campement avant la nuit et surtout avant notre concert chez Toumani. Une poignée de spectateurs sera présente dont une famille de Français très sympa. Le papa nous mitraille et devrait nous envoyer les photos.

Le concert passe très bien. Que du bonheur. Il est 23 h, nous allons mangé au Flamand rose avant d'aller nous coucher... Et de vivre encore une journée de folie.

Lundi 3 mars. Renaud toutes mes pensées pour toi et très bon anniversaire. Pendant que tu buvais de la clairette, nous sommes allés visiter le plus gros baobab du Sénégal (32 m de circonférence !) et le cimetière aux coquillages à Joal où chrétiens et musulmans "cohabitent". Et puis notre arrivée à Saly et la rencontre d'une femme étonnante Janine Jirou. Mais bon, pas trop d'un coup, vous allez risquer l'indigestion...

Pierre-Yves et toute la joyeuse équipe.

Samedi: enfin libres, et requinqués!


Départ aux aurores. En plein coeur des après-midis de chaleur, au milieu des nuits sans air, quitter Tambacounda avait été un vague souhait, une sorte de réflexe d'auto-conservation, puis ça avait été un rêve et, enfin, une sacrée obsession pleine de fous rires et de pétages de plomb à coup de bidons d'eau minérale de 10 litres et de chansons fiévreuses..., enfin, une réalité: on se taille!
Vieux break de 7 places. On nous avait bien dit que la route, entre Tambacounda et Kaolack, était mauvaise, très mauvaise. Et on ne nous avait pas menti. Les nids de poules dans le goudron sont d'énormes trous, peut-être laissés par des sortes de dinosaures ovipares, qui rendent la piste de terre parallèle à la route plus praticable, plus rapide et... plus poussièreuse. Les instruments en ont pris un coup.
Mais avec le lever du soleil vient la conscience de plus en plus claire que ça y est, on a quitté Tamba, et quand en début d'après-midi nous arrivons à Dangan, chez notre ami Adama, nous sommes tout simplement tout joyeux. Adama a investi dans ce village du bout de la route, ouvert sur un bras de mer, constellé d'îles magnifiques et verdoyantes, à une époque où il n'y avait encore que deux ou trois maisons. Bien lui en a pris: Dangan est maintenant un vrai petit paradis de repos, de sérénité, d'iode et tout ce que vous voulez. Tout ce qu'on veut? Même des crevettes on n'en aurait pas rêvé (on avait déjà rêvé de saucisson et de cornichons à Tamba, mais les crevettes jamais on n'en avait parlé, c'était comme un pacte entre nous, un sujet tabou); et Adama qui nous accueille avec des crevettes pêchées le matin même, arrosées de bierre fraîche et de soda ! On enchaîne avec un bon Tibuddien, puis une orange et une sieste. Logeons chez un ami d'Adama, Tumani, artiste peintre et gérant d'un campement bien tenu qui propose des séjours "éco-touristiques" (appelé ici "tourisme intégré"). Bref. Qu'avons-nous fait après le sieste? On est allé manger, on a causé avec Adama, on s'est marré un peu et on est allé se pieuter. C'est ce qui s'appelle être requinqués !

Vendredi : Journée bien remplie

Bonjour à tous et à toutes,

Nous voilà de retour après une absence de quelques jours en vacances. Mes camarades vous raconteront tout ça. Pour le moment, revenons à vendredi, le jour du grand spectacle.

La journée commence plutôt énergiquement avec une représentation de la route des roms à l'association pour l'éducation des jeunes travailleurs. Les locaux sont un peu excentrés mais l'accueil fut très chaleureux et nous avons pu jouer le spectacle devant une assemblée de femmes avec un traducteur en wolof qui a expliqué toute notre démarche ainsi que les contes du spectacle. Encore un moment enrichissant et émouvant. Les jeunes ont fini la matinée en nous montrant des saynètes explicatives sur le fonctionnement de l'association. Nous espérons pouvoir trouver un partenariat pour cette asso qui a des bénévoles énergiques et qui compte plus de 800 membres.

Après une petite sieste pour digérer tous ces échanges nous avons rendez-vous à l'école pour mettre en place le grand show. Pendant ce temps Mathieu file à RTS Tamba pour présenter notre projet à la radio en direct et inviter le public à découvrir les enfants en scène.

La sono s'installe, les chaises se disposent, les invités arrivent et les enfants s'agitent. Nos artistes en herbe commencent à se préparer et l'heure arrive. Moussa introduit la soirée avec un petit discours, Félix devient le M. Loyal de la soirée et les quatre musiciens s'installent. Aïssatou entre en scène et lance un énergique "Leebon" auquel 500 personnes répondent "Lippon". Le spectacle peut commencer. Tous les enfants ont assuré, ils ont placé leur voix, joué le texte, écouté la musique et surtout fait vibrer le public. Les répétitions ont porté leur fruit et nous espérons que ce spectacle ne sera que le point de départ d'une expérience artistique à l'école. Ciré et Fatou étaient présents et souhaitent poursuivre une même démarche dans leur établissement.

A peine le spectacle terminé que tout le monde disparait et nous nous retrouvons seuls dans cette grande cours d'école vide. Ciré nous invité alors à boire le thé chez lui, nous acceptons avec enthousiasme et passons notre dernière soirée à Tambacounda au calme sur une terrasse, sous les étoiles. La seule déception de cette journée est l'absence de Moussa pendant la soirée qui a refusé de nous accompagner chez Ciré... Dommage nous ne pourrons pas faire le bilan ensemble du travail effectué.

La vie n'a pas été facile tous les jours à Tambacounda, nous ne savons pas encore si nous y reviendrons. Mais la qualité du spectacle proposé par les jeunes nous rassure et nous regonfle pour la fin du séjour qui s'annonce plein d'imprévu.

Voilà pour vendredi, mes camarades vont vous conter la suite dans quelques instants.
Bisous à tous, bonne continuation et à bientôt,

Eric et toute la smala.

PS : Aujourd'hui y a un copain qui a eu 33 ans. Alors Omar lui souhaite un joyeux anniversaire. A bientôt mon Nono.

jeudi 28 février 2008

Un petit mot pour bien finir la journée

Petite épicerie, superette super: tu y trouves des olives vertes, du jus d'ananas, une boîte de petits pois carottes qu'on s'enfilera gloutonnement, avec un reste de Corned Beaf et de la tablette de chocolat de l'anniversaire de Pouty, comme dirait l'autre: "que du bonheur". Rentrer de l'épicerie, dans la nuit qui vient, les lampadaires sont fatigués d'avoir défier le soleil tout le jour, alors ils sont rentrés se coucher. Bruits de la rue: ça, c'est un camion qui s'en va à Dakar, ou à Bamako peut-être; voici les étincelles d'un atelier de ferrailleur, les pleurs d'une femme dans Radio Grésille, la radio qu'on écoute allongé dans un pneu. Du pain pour parfaire le dîner qui se prépare. Quelle belle journée ! Ce matin, répétition avec les enfants, spectacle demain; sieste rituelle, échange de contes avec des collégiennes, spectacle au centre des femmes : petit préau en bois, les femmes sont assises en cercle autour de nous dans des chaises en plastique, les jeunes filles faisant partie du groupe des jeunes travailleurs de l'association forment le gros du public mais, discrètes, plusieurs femmes plus âgées suivent notre route des roms avec respect et intérêt: belles tenues, longues robes colorées, semblables au linge propre et bien blanc qui s'est pris une bonne bouffée de vent frais dans la prairie, ou dans les publicités pour un yaourt aux fruits. Pas de sueur dans ces robes. Et tu bois 3 litres d'eau.

"1000 F la papaye", me lance un homme après m'en avoir vanté les vertus, et alors que je m'apprête à montrer mes trésors aux collègues (souvenez-vous: olives vertes, petits pois, ananas en boîte, pain). "Non mais t'es pas fou, 1000 F ?!" (C'est trop, beaucoup trop)

le soir c'est rien
rien du tout
le soir ils dorment
ils ne dorment pas
ils roulent s'en vont
se garent, rentrent chez eux,
sortent,
vont au restaurant,
ils rient
c'est le soir

(J.P. Ostende)
Et demain, on se fera p'têtre une p'tite papaye à 300 FCFA.

Vus de nos yeux vus



Petit moment avant d'aller jouer au centre des femmes (spectacle que nous devrions filmer)/ Petit moment; on essaie de faire un petit inventaire de notre quartier, quartier DEPOT, Tambacounda, Sénégal.
Lampadaire allumé en plein jour,
cochons, gros, porcinets, à la dérive, dans les rues et les détritus,
animaux encore: des chèvres, des chèvres que le soleil n'épargne pas: qui mangent des paquets de cigarettes, des journaux en arabe et, parfois, même, des végétaux!
Un bouc, à l'heure de la sieste, nous laissant tout le loisir d'analyser l'étendue de son timbre de voix (au matin, le bouc est mis à mort, dépecé dans la cour de l'auberge, c'était un peu le chant du cygne du bouc, pour un baptème),
des charettes avec un vieux cheval, la course: 200 FCFA
des taxis déglingués, déglingués, mais quel est le plus déglingos de tous? (portières pétées, pares-brises explosés, fermoir à coffre très original, torchons en guise de bouchon d'essence, enfin, ici, disons que Félix, surpris, s'est retourné hier sur un taxi neuf, propre, étincelant, n'était-ce qu'une énième hallucination à la sauce piquante tambacoundaise?)
Béé, béé, béé,
camions, appelés "trompe-la-mort" ou "s'en-fout-la-mort", superbement décorés (aimerions visiter l'atelier qui les peint tous à Dakar), chargés à bloc, le chargement sur le toit est égal à 8 fois la hauteur du camion (dédicace aux marseillais),
le cours d'eau Le Mamacounda est réduit à une mare d'eau douteuse bordée d'immondices de tous poils
et aussi :
des arbres morts, d'autres verdoyants, des atelies de menuiserie, de ferrailleurs, des salons de coiffure en veux-tu en voilà (et leurs ensignes peintes de façon naïve et charmantes), des épiceries, des vendeuses de fruits (oranges, papayes, bananes), de cacahuètes, des friperires, un magasin de musiques, des télécentres, un loueur de sono, des vendeurs de poussins (mais beaucoup, hein, beaucoup beaucoup), des tailleurs,
au milieu d'une partie de foot, sur un coin de poussière, jonché d'ornières, une dizaine d'hommes poussent un taxi en panne, capot levé, sur le moteur un homme est assis en tailleur qui pompe histoire que ça démarre, un dernier au volant, ne voit rien (capot levé), mais ça ne démarre pas (3 - 1, mais il faut dire qu'ils en ont un qui a fait des essais au Bayern de Munich),
des ordures, des ordures (quoi qu'on s'habitue), du sable, du sable et de la chaleur (mais on s'y fait),
et des femmes, belles, boubous colorés, qui portent des seaux, des habits, des plats, sur leur tête,
des enfants qui portent des bassines d'ordures sur leur tête... et les jettent dans ce qui reste du Mamacouda,
des brûlots des petits déchets d'une journée écoulée (un peu de plastique, quelques peaux de bananes, paquets de cigarettes vides), qu'on fait crâmer un peu le matin,
Mais il est l'heure, vite, un nouveau spectacle , grand spectacle intitulé LA ROUTE DES ROMS, nous attend. Ca va donner les amis, ça va donner !!

Un mois déjà

Bonjour à tous et à toutes,

Aujourd'hui 28 février, nous tenons à remercier les enfants des écoles de St Louis et de Thiès qui nous ont accueilli il y a 3 semaines. Effectivement, Pierre-Yves a eu le nez fin de regarder les commentaires des anciens messages et quelle surprise de voir que les enfants nous ont interpellé eux aussi à travers le blog. Donc merci encore et n'hésitez pas à nous faire parvenir vos dessins nous vous enverrons en retour les photos.
En ce jour, nous tenons également à souhaiter un très très bon anniversaire à mon papa qui va sur ses ... Gros bisous à toi et à très vite.

Mais retour à Tambacounda, nous nous sommes quittés un peu en froid la dernière fois. Ce blog va bien sûr laisser des traces et c'est pour ça qu'il faut y mettre la plupart des pensées qui nous traversent l'esprit. Si nous avons choisi de nous "lacher", c'est pour éviter de tempérer notre discours lorsque nous ferons notre retour à La Roche Sur Yon. Nous préférons avoir un discours franc sur nos partenaires afin de continuer le partenariat sur de bonnes bases. Si je me suis permis d'écrire ces quelques mots, c'est également en tant que membre de la commission Tambacounda. J'espère que mes collègues ne m'en voudront pas trop et que nous pourrons nous expliquer comme il se doit en rentrant.
Ceci dit, une nouvelle journée s'est écoulée. Hier, nous avons fait une grande promenade dans les quartiers nord de la ville. De nombreux bâtiments administratifs et au détour d'une rue le Centre Municipal Informatique cofinancé par la ville de La Roche. Un espace très accueillant qui mérite d'être développé. Le responsable nous accueille et nous présente la salle munie de 15 PC qui servent essentiellement à se former au traitement de texte et au tableur.
Sur la route, nous rencontrons un groupe de collégiens qui nous invite à boire le thé. Un beau moment de Terrenga tambacoundaise. Je joue même avec quelques talibés qui veulent me couper les poils car ça fait pas propre !
En revenant, rencontre avec le journaliste de la RTS. Discussion un peu vive car nous ne sommes pas d'accord sur le fait de considérer l'information culturelle comme de la publicité. Au bout de quelques minutes de discussion, Mathieu arrive tout de même à décrocher un interview vendredi après-midi.

Après la sieste, nous avons rendez-vous au lycée pour jouer le spectacle. La date est calée depuis une semaine et la préparation a suivi un protocole dans les règles de l'art. Nous arrivons au foyer, sortons les instruments et commençons à nous chauffer les doigts. Un petit groupe de jeunes nous écoute d'une oreille, mais ils ont cours d'EPS et ne peuvent rester avec nous. Alors nous nous retrouvons seuls à contre courant et contre le vent. Une heure passe avant que nous ne décidions de vider les lieux. Rien ne vaut les dates improvisées !
D'ailleurs, le soir nous jouons pour une soixantaine de personnes devant l'association du Chemin des Arts. Une soirée festive entre musique de La Route des Roms, impro avec Mama Diabaté, contes en tout genre et chansons françaises. Que du bonheur qui nous laisse sur les rotules !
Voilà pour une première avancée dans le temps.
Bonne soirée à tous, Bisous et à très bientôt,
Bonne continuation,

Eric et toute la smala.

PS : D'autres actualités nous parviennent via Internet, notamment la belle avancée du projet Burkinature. Bravo Gilou et bisous à toute l'équipe. Une autre un peu moins joyeuse : il n'y a plus de café concert à La Roche car le Bib'Kornus a fermé ses portes. Où allons nous jouer ? En période électorale, certains pourraient se poser la question.

mardi 26 février 2008

Rectification

Bonsoir à tous,

Et oui un dernier petit message de fin de soirée. Nous jouions ce soir à l'hôtel Niji et nous espérions mettre des photos, malheureusement, cela ne fonctionne pas.

Après avoir lu vos messages, je me rends compte de la dureté avec laquelle vous avez perçu nos mots. Mais nous ne sommes pas en déprime, au contraire les projets s'amoncellent en fin de semaine. Nous avons aussi rencontrés de nombreux tambacoundais intéressants avec qui nous avons conversé. C'est juste la ville qui est un peu pesante. Nous avons joué au foot avec certains jeunes, nous avons rencontré Bouba à l'association "Le chemin des arts" (pour qui nous jouons demain soir).
Mais nous sommes déçu de la relation avec nos partenaires. Nous n'allons même pas pouvoir jouer dans les lieux partenaires de La Roche Sur Yon. C'est cela qui nous pèse et parfois nous énerve.

Nous ne sommes donc pas en déprime, non, non, non, nous sommes déçu et comme le disait très justement Caliméro : C'est pas juste !

bonne nuit,
Eric et toute la smala

PS : Bon, juste pour dire aussi que je ne suis ni déprimé et encore moins au fond du trou si c'est le sentiment que mon ùmessage a pu laisser. C'est juste une réflexion un peu sévère, mais à mon avis pas si éloignée que ça de la vérité. Un blog, ce sont des sentimenst etd es resentiments partagés à la volée. Les 15 premiers jours ont été formidables, certes. Mais pour ceux qui me connaissent, l'angélisme ne fait pas partie de ma philosophie de vie. Alors quand ça chie (sans mauvais jeux de mots) je le dis ! Voilà c'est tout...

Bonne nuit et à demain de bonne humeur. D'ailleurs de jouer ce soir et de partager le pestacle avec les infirmières et les clients du Niji, nous a tous regonflé, comme quoi, il suffit de pas grand-chose pour nous rendre heureux.

Pierre-Yves, lucide et pessimiste, c'est ma nature et j'y peux rien.

Ecoutez vos yeux


Bonjour tout le monde,

Comment allez-vous tous en France, en Ukraine, en Chine, en Guinée Bissau ou ailleurs...

Nous, on fait aller. Oui, je passe beaucoup de temps sur la toile, sur mes nombreuses boîtes mails et le site du Sans-Culotte. Pourquoi ? Pas par obsession, car autant vous dire que je suis bien loin de l'actu yonno-yonnaise, vendéo-vendéenne et que je ne m'en porte pas plus mal... Non, si je surfe ainsi, c'est pour m'ouvrir chaque jour une petite fenêtre psychologique, une porte de sortie mentale. Parce que si le physique peut être bancal, en revanche, laissez son moral partir en spleen, là ça devient problématique pour soi et pour le groupe...

Et comme vous l'a dit Eric, pour nous la lutte est aujourd'hui mentale. Nous sommes un peu comme des taulards espérant la perm de sortie ou même la grace présidentielle.

En même temps, je viens de comprendre ce qui se tramait ici. Tambacounda est une ville sans âme, sans esprit, sans passé et même pire sans avenir. Ici, tout ou presque n'est que résignation. On le serait à moins dans cet endroit écrasé par la chaleur où le moindre geste coûte de tels efforts. Où la moindre sortie se paye cash le soir notamment au niveau respiratoire.

Voilà ce qui manque à cette ville : de l'air ! De quoi respirer, espérer, rêver... Car, un peuple sans espoir, sans rêve, n'avance pas. Et Tamba, me semble-t-il, fait du surplace. Et nous entraîne dans son sillage, alors que nous sommes que de passage. Imaginons, imaginez donc la vie au jour le jour des Tambacoundais. On ne peut leur jeter la pierre... Juste être triste et impuissant. Le pire des sentiments pour notre club des cinq pas vraiment habitué à l'inaction et à la léthargie... Depuis dix jours, nos âmes et nos consciences sont piégées. C'est douloureux, mais c'est comme ça !

Je vous ai souvent parlé de ce que nous entendions et voyions depuis notre départ de Dakar. Or, à Tamba, là encore, ça ne fonctionnait pas. Aucun horizon visuel n'existe ici, aucune porte de sortie. Pas de fleuve à scrutin, encore moins de Mauritanie ou de Mali pour s'évader... Non, à Tamba, si la ville, la rue, les gens font bien du bruit, cela n'a rien à voir avec le tourbillon d'une Thiès, d'une Saint-Louis ou encore d'une Matam. Et comme j'ai horreur de ne pas comprendre, de ne pas saisir l'environement dans lequel je vis, j'évolue, j'ai essayé de me caler. Notamment devant la télé. Et c'est hier soir que j'ai enfin saisi la clé du problème, en scrutant moitié éveillé un spot de la RDV, concurrente privée de la très officielle et présidentielle RTS : "Ecoutez vos yeux" m'a dit la petite lucarne...

Bien sûr... Quand il n'y a aucun chant d'espoir, de vie à glaner dans les rues, dans le bruit des enfants (plus de pleurs que de rires) dans celui des passants, il reste que le chant de la procuration : la télé, unique ouverture sur le monde, au-delà de Tambacounda. Ecouter ses yeux, c'est donc s'abandonner, ne plus boire dans l'abreuvoir de l'espoir. Ecouter ses yeux, c'est aussi fuir la réalité pour la fiction américaine, pour le bourrage de crâne islamique, pour la Ligue des champions, ses passements de jambes et son fric indécent... Ecouter ses yeux, c'est ne croire que ce que l'on voit et donc ne même pas imaginer qu'autre chose est possible.

C'est insupportable à notre vision du monde, à notre envie de partage, de lutte et de construction. C'est la réalité de milliers de Tamba de part le monde.

Cette escale est sans doute notre pire erreur et en même temps une chance incroyable de nous ouvrir les yeux. Et de ne pas uniquement croire que la vie est un long fleuve Sénégal tranquille où l'on vous accueille forcément à bras ouverts.

En terminant ce message, je ne pense qu'aux élèves avec lesquels nous travaillons depuis une semaine. Des enfants, âgés de 8 à 14 ans, d'une intelligence, d'une culture, d'une réactivité incroyables. Des gamins aux potentialités qu'on aimerait de temps en temps retrouver chez les ultra gatés de La Roche et de la France entière. Des élèves qui, eux, ne peuvent pas se dire J-3. Et ça, je peux vous dire que ça me fait bien plus mal au bide que la courante pas marrante qui m'a fait faire des genu flexions le week-end dernier.

Bien à vous.
Pierre-Yves et toute l'équipe.

J-3

Bonjour à tous et à toutes,

cela pourrait sonner comme une libération mais J-3 c'est avant notre spectacle avec les enfants de Sada Maka Sy. Le travail avance bien et le mélange de contes, d'histoires africaines et de musiques européennes donne un résultat très intéressant que nous avons hâte de vous faire partager. Lundi soir nous avons poursuivi le travail des enfants d'un échange avec les griots.

Hier matin, chacun a pu vaquer à ses occupations : Pierre-Yves et la fièvre du SC85, Mathieu qui écrit, Maud et Félix sont allés au lycée donner un coup de main à la bibliothèque du lycée et pour ma part, j'ai travaillé avec Ciré sur des demandes de subvention et des réalisations de budget. Le reste de la journée s'est orienté autour de la répétition avec les enfants avec un rythme qui s'installe doucement. Nous avons annulé la visite du Niokolo Koba à cause d'un budget trop serré. Et oui, le Sénégal est un des pays les plus chers d'Afrique et nous le ressentons. Comme nous ne voulons pas rentrer à pieds, nous concentrons les économies.

Des petits coups de fatigue nous gagnent les uns après les autres mais pas de réels problèmes de santé. Il fait toujours aussi chaud et l'air est toujours aussi sec.

Pourtant J-3, on le considère aussi comme l'arrivée d'une délivrance ! (rien que ça) Une question nous reste à l'esprit depuis que nous sommes arrivés, question dure, certes, mais qui mérite d'être posée : Pourquoi La Roche est jumelée avec Tambacounda ? Nous ne sommes pas maltraités c'est sûr, mais nous n'avons aucune relation amicale avec nos partenaires ou avec les tambacoundais. Les gens sont plus réticents à nous parler que dans les autres villes et les relations partenariales se résument à notre travail avec les enfants. Personne ne nous a fait visiter la ville, personne ne nous a invité à boire le thé à la maison. Cela ne nous vexe pas evidemment mais nous nous posons beaucoup de questions.

Quoi qu'il en soit, notre projet nous réconforte et nous permet de tenir. La cérémonie sera très belle et comme le dit Moussa : tout le monde est invité !
Alors venez nombreux le vendredi 29 février 2008, à 18h, à l'école Sada Maka Sy.

Bisous à tous, bonne continuation et à très bientôt,

Eric et toute la smala.

PS : Papa, pour toi c'est j-2 et t'inquiètes pas on y pense...

dimanche 24 février 2008

Dimanche à la piscine !


Bonjour à tous et à toutes,

me voilà de retour sur le blog après une semaine d'absence. En effet, victime d'une bonne infection, j'ai dû fonctionner au ralenti pendant quelques jours entre le dispensaire, l'auberge et l'hôpital. Mais les analyses sont rassurantes, il faut juste de la patience...

Me voici donc d'attaque pour poursuivre notre création avec les enfants qui progresse de façon fulgurante. Nous avons réalisé notre premier filage ce matin et le spectacle commence à avoir de l'allure. 45 minutes de contes, musiques et chansons. Nous accompagnons les contes africains avec des musiques africaines ou tsiganes et le panel de mélodies que nous avons pu créer ou glaner au gré de l'harmattan trouve sa place derrière chaque conte. La réalisation se concrétisera vendredi avec quelques griots qui viendra clôturer le bal.

Sinon du point de vue des activités, elles sont assez limitées : sieste, repas, repos, répétition, déjeuner, répétition, dîner, dodo enfin toute cette sorte de chose. Hier pourtant nous sommes allés à la piscine et je ne vais pas tarder à rejoindre les copains pour y retourner cet aprem. Aujourd'hui c'est l'anniversaire du camarade Poutie alors faut pas déconner ! On va à la piscine et on se fait un repas gargantuesque. Ce matin on lui même offert une tablette de chocolat. Rigolez pas c'est un super cadeau quand on est à Tamba.

La semaine s'annonce elle plus animée avec plusieurs concerts de prévus comme vous l'annoncait Félix. On part au parc du Niokolo Koba pour 2 jours et quelques séances de travail sont prévues dans divers domaines.

Voilà pour aujourd'hui je vous laisse à votre écran (drogués de l'info) et on se retrouve au prochain numéro.

Gros bisous à tous et à très bientôt,

Eric et toute la smala.

samedi 23 février 2008

Au boulot !


Bonjour à tous et à toutes ! Ca va ?

Ici tout va bien.
Le travail avec les élèves de l'école Sada Maka Sy est en route.
Chaque instituteur a choisi dans sa classe les élèves connaissant des contes et/ou des chansons. Tous les niveaux du primaire sont représentés. Ils nous les ont présentés chacun leur tour. Certains contes dits en wolof nous étaient ensuite traduits par un adulte ou un enfant bilingue. A la fin de la première séance nous leur avons donnés un exemple de conte mis en musique avec "Roulé le loup" de Praline Gay-Para.

Nous avons ensuite travaillé en petits groupes (trois ou quatre enfants et une p'tite laine) sur la diction et la compréhension, avec ensuite présentation "en public" devant le groupe entier. Certains contes ont été pris en note. Quelle richesse dans la forme et les thèmes évoqués! Des contes souvent drôles, parfois cruels, des courts, des longs, certains avec des animaux, d'autres mettant en scène des anecdotes de la vie quotidienne, voire avec un soupçon de critique sociale...

Ce matin, nous avons continué le travail sur la voix, la gestuelle, de façon simple. Nous avons proposé une organisation de déroulement, Eric suivait en grattant sa guitare et en pensant au rapport texte/musique à venir. Tout le groupe n'était pas présent, mais nous les avons filmé pendant leur passage devant les autres, dans une ambiance studieuse et détendue.

Le spectacle final est prévu pour vendredi prochain. Nous avons aussi trouvé quelques dates pour jouer le spectacle "La route des Roms" : école Gourel Diadie, lycée Mama Cheik M'Baye,...

Voili voilou pour l'instant
A bientôt !

P.S. : plus de photos pour le moment... patience...

P.P.S. : Salut aux collègues de la médiathèque !
Je n'ai vu que peu de gens jouer à des jeux de société pour le moment (trois fois) : toujours deux hommes assis, dans la rue (à l'ombre d'un arbre), face à face avec entre eux un grand plateau type damier.
Les jeux des enfants : pneus roulés devant eux, football, un camion réalisé en carton à N'Dioum, des percussions en boîte de conserves, maquillage au stylo bille, élastique, corde à sauterbagarres... Mais aussi beaucoup (trop)d'enfants qui mendient...
Mireille l'abeille, merci pour tes messages, tu peux compter sur moi je me régale d'arachides grillées et salées (25 FCFA le paquet !). Bisou à toute l'équipe jeunesse/ Félix et Cie

jeudi 21 février 2008

On the radio




Décidement, j'ai le cerveau qui prend l'eau. ce matin, j'ai profité d'un quartier libre pour me rendre au dispensaire municipal du quartier dépôt, non pour soigner une tourista, mais pour réaliser un reportage sur le fonctionnement de cette structure gérée par notre ami Mamadou. Pour en savoir plus, et notamment écouter l'ITV des infirmières de La Roche qui travaillent en ce moment, rendez-vous la semaine du 11 mars dans le Squat, 18 h 19 h30, du mardi au jeudi sur Graffiti, nous y diffuserons toute notre palette de sons...

Je vous rappelle de plus que vous pouvez suivere nos aventures tous les mercredis soirs vers 19h dans le Squat et tous les vendredis soirs de 18 h 30 à 19 h 30.

Au fait Graffiti, c'est sur le 88.6 ou sur le http://www.urban-radio.com/

Sinon, je cherche un mécène dès mon retour en France pour sauver claribouille en très mauvais état. L'ébène est tout pâle, mes clés se barrent sucette pour ne pas dire autre chose, mes joints se décollent et mes lièges disparaissent à mesure que la chaleur tape. Or j'y tiens beaucoup à cette bête, alors s'il y a des gentils donateurs, je suis preneur, parceq u'à mon avis va y en avoir pour pas mal d'euros.

Merki (bah, ouais j'en profite, biziness is biziness, no!)


Positive day


Bon, c'est vrai que les derniers jours ont été un peu compliqués et que nous sommes arrivés à Tamba un peu beaucoup HS. Mais aujourd'hui, nous avons changé de chambres et pu faire une bonne sieste avant d'embrayer sur notre premier atelier. En clair, on récupère...

Prévu aujourd'hui à partir de 16 h, nous nous sommes encore fait piéger par l'heure sénégalaise et les hostilités ont pu débuter vers 16 h 40. Au moins dans ce pays, on apprend la patience, moi surtout ;-) Et franchement, ça valait le coup d'attendre parce que les gamins avec qui l'on bosse sont assez impressionnants. OK, ils ont été "sélectionnés" parce qu'ils avaient des aptitudes en contes, histoires ou chants, mais je me demande bien si on aurait pu en sélectionner autant dans des écoles françaises.

En plus, pour certains, ils peuvent réciter les contes en français et en wolof, ce qui est très intéressant et va nous permettre normalement un beau travail de création. Après, ne soyons pas angélique, il va falloir bosser sur la diction, sur la puissance de la voix et tout ce qui est intonation et construction narrative du spectacle... Mais bon, ça devrait le faire !

Pour rassurer Amandine, je ne pense pas qu'on ait perdu beaucoup de kilo... Certes, les traits sont un peu tirés et la brioche amoindrie, mais finalement qui s'en plaindra ? Et puis, ce midi, notre ami au pèse-personne ambulant est repassé au resto. Juré, la prochaine fois on se pèse... Même si on aura la calebasse pleine de riz et surtout je pense qu'aucun d'entre nous ne s'était pesé en France, donc mystère sur nos kilos...

Eh oui, dimanche je souffle mes 29 bougies, ici, à Tamba et vue la poussière qu'on se bouffe à la pelle, je vais peut-être faire mouliner mes petits bras... En même temps, le groupe m'offre un bon cadeau, nous irons passer l'aprem au bord de la piscine du NiJi hôtel. On va pouvoir faire trempette, chouette !

A tchaô bonne continuation à tous.
Les P'tites Laines qu'aimeraient bien toutes les enlever... Hummm, chaleur, chaleur...

mercredi 20 février 2008

La rue kétanou


Bien l'bonsoir m'sieurs-dames,

eh oui accro au web, mais surtout fuyard devant le foot (c'est le deuxième soir de league des champions à tue-tête au Gadec et j'en peux plus alors...) je viens vous tenir la grappe en attendant de pouvoir retrouver le dortoir au calme. Enfin, au calme...

Ah le calme ! Depuis que nous sommes arrivés dimanche, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a pas dormi plus de trois-quatre heures par nuit. La faute à la chaleur, oui, mais surtout au boui-boui où nous sommes logés, une vraie cour des miracles, habitée par des télévores et sourds qui plus est. Au moins, en quatre heures de temps, on a su une bonne cinquantaine de fois que Fidel ne l'était plus à son île, que le Kosovo avait dit No à la grande Serbie, qu'Hillary avait plus que chaud face à Barack, le monsieur muscle démocrate, et que la conférence islamique au sommet avait lieu à Dakar du 8 au 14 mars avec 60 pays invités et tout le tintouin... Comme quoi, on peut en enregistrer des trucs allongé sous sa moustiquaire.

Enfin, tout se blabla pour vous dire que nous avons décidé de changer de crémerie, parce qu'à ce rythme-là, c'est plus des cernes que l'on va vous ramener en France, mais des valises pleines de fatigue et de poussière... Donc, ce soir nous sommes partis avec Mathieu en direction d'une auberge pas trop loin et sur qui tombons-nous ? Sur un groupe d'infirmières yonnaises en stage dans les différents dispensaires et hôpitaux de la ville. Comme quoi, la rue tambacoundaise a aussi son charme.

Cette rue, où l'on vit comme je vous l'ai déjà expliqué il y a quelques jours. Cette rue où il se passe des choses complétement saugrenues. Comme ce ferrailleur qui retape un truc de bagnole à grand coup de molette électrique (euh pour la mécanique, on repassera). Gare aux gerbes d'étincelles quand vous êtes piétons, parce qu'ici la rue est à tout le monde. Avec risques et périls que ça engendre... Comme ce cadavre de chien en plein milieu de notre chemin de retour que l'on évite de justesse avec Mateo, dans la pénombre des rues tambacoundaises (faudra vraiment qu'un jour ou plutôt un soir, on sorte avec nos lampes de poches...)

Mais le plus drôle de la journée est quand ce type qui entrouvre les rideaux du rade où l'on a nos habitudes pour le riz du midi et qui avance en nous proposant de nous peser sur une balance portative. Alors ça c'est le must quand même !

Bon, sinon, l'Africa time se bouge un peu. Il était temps ! On s'est pas tapé 6000 bornes d'avion et un formidable et inoubliable tour du pays par le Nord pour mourir à petit feu à Tamba. Alors, après discussion aimable avec Moussa, on a décidé qu'on commencerait le travail dès demain jeudi, pour la représentation finale le 29 février. Et puis, grâce à un ami du même Moussa, nous sommes allés à la rencontre du lycée Mame Cheikh Mbaye pour proposer notre spectacle. Le censeur et le proviseur étant provisoirement absents, l'intendant nous a proposé de visiter la bibliothèque, en fait une sorte de CDI. Felix a immédiatement sympathisé avec le responsable et s'est proposé pour le classement des ouvrages jeunesses, forcément. Il s'est fait embauché. Ca c'est cool comme coopération.

Sinon, auprès le fameux protocole (rencontre des autorités dans des bureaux climatisés à mort et parfumés avec une sorte d'infame airwick... super quand, comme moi, on est hyper sensible de l'appareil respiratoire, je vous dis pas la migraine et le choc thermique quand on retrouve le grand air) nous avons fini par tomber d'accord avec le proviseur : nous jouerons mercredi 27 février au foyer du lycée, en très belle bâtisse, mélange d'architecture coloniale et islamique...
Les affaires semblent reprendre.

Allez, j'ai bon espoir que la deuxième mi-temps approche. En ce moment Lyon affronte Manchester. Et ça a pas l'air folichon folichon. Autant hier, il y a du y avoir une pluie de buts au raffut que faisait nos insupportables voisins. Autant là, c'est la torpeur... Un adjectif qui correspond finalement bien à cette drôle de ville...

Je ne vous dit que ça. Na !

Pierre-Yves et tutti quanti.

mardi 19 février 2008

Torpeur et compagnie


Quel jour sommes-nous? mardi. Quel soleil de plomb! Chaleur et torpeur! Les journées se passent à faire la lessive, à dormir, à boire, à suer, à manger sans grand appétit, à préparer ce qui sera notre travail à partir de vendredi (eh oui! nous sommes prêts depuis dimanche pour le boulot avec des élèves de l'école de Moussa Kanté, mais comme dit un breton qui loge au même endroit que nous, c'est l'Africa Time; donc on ne pourra commencer que vendredi). Alors on boit, on sue, on dort, on se douche et se couche; j'ai même eu un peu de fièvre, mon oreiller était une vraie serpillère. Au réveil, tu essaies d'envoyer des messages sur Internet (un changement d'écran par heure, mais de toute façon: toi le blanc tu as la montre, et moi j'ai le temps) ; de gros bisous dans votre hiver ! A bientôt!

lundi 18 février 2008

La nouvelle image de la Françafrique...


Bonjour à tous,

je n'avais pas prévu de bafouille virtuelle aujourd'hui, mais les deux ados qui me servent de voisins dans ce cyber centre m'y obligent. Casque vissé sur la tête, regard hébété sur l'écran, vous verriez leur tête d'ahuris. Connectés 5 sur 5 sur le "monde", l'Occident quoi ! Le plus proche de moi suit toutes les nouveautés du boxe office ricain, alors, qu'à ma connaissance, il n'existe pas de cinéma à Tamba. Et l'autre se crève les tympas avec les derniers tubes daubes R'n'B qui inondent nos stations radios. Comme quoi, la mauvaise culture de masse ne connaît pas de frontière.

Tout comme l'ami Vincent Bolloré. Vous savez, le tour opérateur spécial vacances Carla and Nico, l'ami fidèle de not' président qui est aussi le nouveau maître de la Françafrique. Si je vous dis ça, c'est que depuis notre arrivée, un comportement m'intrigue : les Sénégalais sont rivés sur la TV, même à Ndioum-Wallo, traditionnel village de pêcheurs où l'électricité n'arrive au coeur de la ville que pour alimenter le petit écran. Pas question d'éclairer les rues ou les maisons, non, ce serait n'importe quoi. En revanche donner vie à Direct 8, ça oui.

Direct 8, ce qui se fait de pire sur le câble et qui ne reccueille même pas 0.1% de part de marché en France, mais qui semble cartoner au Sénégal, en compét serrée avec la RTS, chaîne officielle de ce bon président Abdoulaye Wade. Direct 8 bras communicatif et armé de cet homme d'affaire qui tire ses profits des pires négoces africains : pétrole, clopes et pourquoi pas demain nucléaire. Vincent Bolloré, maintes fois mis en cause par l'association Survie pour ses magouilles avec les grands potentats locaux africains. Des amis qui se veulent du bien, mais qui se foutent absolument de celui de ces populations. Celles-là même qui subissent de plein fouet sur "politique" et qui se branche tous les soirs sur cette triste chaîne. "Il n'y aura pas d'ordre économique mondial sans ordre culturel mondial" profétisait Léopold Sédar Senghor. Pauvre président poète, il doit sans cesse se retourner dans sa tombe...

PS : encore deux choses qui me frappent depuis notre périple (non rassurez-vous je ne suis pas couvert de bosses). Dans tout ou presque villages que nous avons traversé, c'est Orange qui vous souhaite la bienvenue. Oui, oui, cet opérateur téléphonique appartenant à France Télécom. Impossible d'y échapper. C'est une promesse de communication et de liberté, c'est en fait un odieux monopole instauré on ne sait comment, mais pour une finalité pas compliquée à subodorrer. La deuxième chose, ce sont ces mosqués flambant neuves trônant dans n'importe quel bled reculé. Là encore, communication et liberté nous dit-on. Je n'ai pas encore pu savoir si elles étaient toues financées par l'Arabie Saoudite. A chaque fois que j'interroge, on élude la question. C'est peut-être donc que je tiens ma réponse...

Allez bonne continuation,
Pierre-Yves et toute la bande, cuite et archi cuite... Bon sang, mais pourquoi La Roche ne s'est pas jumelée avec Saint-Louis ! Au moins, on respire là-bas...

Seconde phase du projet


Bonjour à tous et à toutes,

Nous voici donc à Tambacounda, ville jumelle de La Roche, où commence notre second projet. Petite piqure de rappel pour tout le monde. Notre première envie était de faire partager notre musique aux sénégalais et notamment à travers le spectacle "La Route des Roms". En restant modestes, nous pouvons affirmer que cela s'est bien passé car nous avons joué 17 le spectacle intégralement, nous avons partagé 8 fois notre passion avec d'autres musiciens et nous avons joué devant plus de 3000 personnes. Evidemment, cela va continuer à Tamba, car nous sommes en discussion avec la maison de quartier dépot qui souhaite nous accueillir, ainsi que plusieurs écoles, le lycée...
Pourtant, si nous sommes venus à Tamba, c'est pour réaliser un spectacle de contes en musique (comme c'est original !) avec des contes d'Afrique que les enfants ont commencé à choisir et des musiques tsiganes que nous allons reprendre et composer. Pour réaliser ce projet, nous nous basons à l'école Sada Maka Sy (jumelle de l'Angelmière) et nous nous reposons sur le professionnalisme de Moussa Kanté que nous avions hébergé lors de sa venue en octobre. Ce matin nous avons donc présenté le projet à tous les instituteurs ainsi qu'aux inspecteurs adjoints. Tous semblent ravis et enthousiates sur ce que nous pouvons réaliser. La première séance de travail aura lieu mercredi soir, le temps aux instits de choisir les élèves les plus motivés et les plus intéressés. L'école de Moussa regroupe plus de 1000 élèves, nous devons donc réaliser ce tri. Pour concrétiser ce travail, nous organisons un spectacle final avec les enfants, des griots, des rappeurs, des danseurs traditionnels et bien sûr des p'tites laines. Nous sommes contents de voir que la sauce artistique prend forme et surtout que le projet émane d'un réel partenariat et non pas d'une unilatéralité comme on le voit trop souvent...
Après avoir poser les bases de notre travail, nous avons laissé Mathieu se reposer (la fatigue se fait lourdement ressentir sous la chaleur, 45°C) et nous sommes allés visiter l'école de Gourel avec ce incomparable directeur Siré Wone. Nous avons pu constater les diverses réalisations et Pierre-
Yves a pu faire ses articles du SC85. Et oui, même à 6000Km, il y pense tous les jours et ne peut s'en détacher, c'est sa drogue.

Message aux collègues de l'AEIN : Geneviève a du vous faire son rapport, mais l'installation de la salle d'info c'est vraiment de la balle. Nous allons nous rencontrer à plusieurs reprises avec Siré pour équilibrer les budgets et travailler sur le dossier du FSD.

Après cette matinée bien chargée, nous avons déjeuné et laisser les gars faire leur sieste. Pendant ce temps, Maud et moi sommes allés rendre visite à Mamadou au dispensaire. Après un tour rapide des lieux, nous l'avons laissé travailler. Le local est très accueillant et nous sentons que les patients y sont bien traités.
Il ne nous reste plus qu'à retrouver Fatou qui rentre mardi soir d'un séminaire à Fatick. Nos quatre camarades sont très impliqués dans la vie locale et grâce à eux nous sommes devenus de vrais sénégalais.

Ce soir nous mangeons chez Moussa, nous pourrons continuer de préparer le spectacle et surtout de discuter de choses et autres en prenant le temps, le thé et la fraicheur du crépuscule.

Bonne continuation,
Gros bisous à tous et à très bientôt,

Eric et toute la smala.

dimanche 17 février 2008

Une semaine pleine de contrastes


Imaginez vous dans un minibus filant de villes en villes, le long du fleuve Sénégal, ça peut donner à peu près ça. Après NDioum et son terrible orage 'je n'avais jamais entendu le ciel se plaindre de cette façon et je pensais encore moins sortir mon KWay en Afrique !' nous filons vers Matam et ses 35 degrés... Premier contraste et choc thermique qui nous fatigue tous un peu. Matam, cette ville qui se conjugue au féminin. Où sont les hommes ? Comme vous l'a dit Mathieu, ils sont soit tous partis travailler à Dakar ou même en France où ces derniers logent dans des foyers Sonacotra. Pas le rêve non, juste de quoi économiser et envoyer l'argent à la maison. Du coup, femmes et enfants se retrouent seuls dans cette drôle de cité aux milles bâtiments administratifs et rien pour les amins désoeuvrés qui traînent leur peine en haillons. Matam, ville bordant le fleuve qui recele la SAED, société d'exploitation et d'irrigation, en fait des plantations sur les rives, un peu comme pour le Nil, qui poussent grace aux crues. Matam où l'on apprend que le Sénégal, gros consommateur de riz, importe de Thaïlande plus de la moitié de sa consommation, soit près de 400 000 tonnes de riz par an.
De Matam, nous filons à Bakel, drôle de cité endormie où le fort Faidherbes surplombe la ville et la Mauritanie. Un bâtiment un rien romantique devenu préfecture d'une région aride et son vraiment d'attrait. Le panorama qui nous mène à Goudiry, en revanche, est magnifique et là encore contrasté. Déjà, la Mauritanie cède sa place à un nouveau voisin ; le Mali. Surtout la route est étonnament vallonée, boisée. De petites montagnes bordent la chaussée. Des bêtes pâturent par dizaines cette herbe brûlée par le vent, le soleil et les cigarettes des routiers maliens... Nous arrivons à Kidira, ville frontalière avec le Mali et retrouvons le temps d'un instant cette platitude qui caractérisait la vallée du fleuve. Pas le temps de réaliser que des baobabs apparaissent par dizaines, jusqu'à Goudiry, ville là encore étonnante.
Au fait avez vous déjà entendu le bruit d'un souvenir ? Depuis l'Afrique, ça n'arrête pas...

Pierre Yves ou plutôt Shérives, Thieery ou encore Shérif pour les Sénégalais.

Tamba nous voilà !


Bonjour à tous et à toutes,

Arrivée à Tambacounda ce matin sous un soleil de plomb. Nous avons fait de la route depuis le dernier message, à Matam. Jeudi soir, nous sommes allés avec Souba dîner chez le maire de Matam, qui avait invité deux griots. Nous avons pu assister à une petite démonstration et discuter avec eux. Tout le monde s'est laissé bercer par la musique... Le lendemain, direction Bakel. Nous voilà confrontés sur la route à la belle gendarmerie sénégalaise, qui nous arrête, confisque le permis d'Adama sous un prétexte fallacieux, et n'accepte de lui rendre que contre le prix d'un petit déjeuner pour 3, c'est-à-dire 1000 f CFA. D'habitude, Adama demande un reçu, ce qui les décourage, mais là, ils ne veulent pas rendre les papiers s'ils n'ont pas leur petit cadeau... Nous nous sommes retrouvés une deuxième fois dans le même cas de figure ce matin avant d'arriver à Tamba, ce qui a pour effet de faire beaucoup crier Adama (on le comprend). A Bakel, visite du fort Faidherbe, avec superbe vue sur le Sénégal. Comme le proviseur du lycée avait annulé le spectacle convenu depuis 2 mois la veille de notre venue, nous nous rendons dans un hôtel pas trop cher, dont le gérant nous met en contact avec la directrice du Centre Professionnel des Femmes, où nous jouons le soir. Le midi, on mange dans un restau très mauvais où le riz n'est pas bien cuit : en plus, les garçons ont pris de la sauce ghombo, qui a un goût... spécial ! Après, Mathieu essaye de peindre la caisse de l'accordéon aux couleurs des Petites Laines et fait des taches partout. Spectacle le soir devant un public intéressé mais plutôt clairsemé : deux clients chinois de l'hôtel, quelques élèves du Centre de Formation, et des enfants, dont certains ne comprennent pas du tout le français. Le lendemain, départ pour Goudiry. Eric avait eu au téléphone le gérant d'un campement qui acceptait de nous héberger en échange d'un concert à Tambacounda, où il a aussi un hôtel, lundi. Arrivée surréaliste : une dizaine de 4x4 devant le campement, une délégation de ministres maliens se rendant au festival de musique de Tazmbacounda, et qui s'arrête ici pour boire un verre. Au campement, c'est le luxe : trois cases pour 2 et même une piscine. On en profite pour piquer une tête. Rencontre avec Mr Diallo, principal du collège de Goudiry, un homme très gentil qui nous met en contact avec des musiciens et fait les démarches nécessaires pour qu'on joue sur la place du village, sans rien attendre en retour. Un homme très gentil et l'un des rares hommes que l'on ait vu qui s'occupe de son fils comme un vrai papa... Rencontre aussi avec Moussa et ses amis, qui jouent du djembé et de la guitare, avec de petits danseurs très doués. Petit spectacle improvisé sur la place du village. Le soir, morts de fatigue, on s'écroule dans notre lit dès 10 heures après un bon dibi (viande de mouton grillé). Ce matin donc, départ pour Tambacounda. On retrouve Moussa (Kanté, pas le musicien de Goudiry) avec force embrassades et on prend nos quartiers au Gadec. Après un petit dèj plus qu'onéreux (1000 f CFA le café !!!!) nous avons visité son école, avec la classe de cours préparatoire, où 45 enfants ont cours dans 15 m2, sur des nattes. C'est là qu'on prend conscience de la réalité de l'éducation au Sénégal. Discussion très enrichissante avec Moussa sur ce sujet. Ona quitté notre cher Adama avec regrets, mais on s'est tellement appréciés qu'il revient nous chercher dans 15 jours ! On a aussi revu Mamadou qui est venu nous saluer, et on mange chez Moussa ce soir. Voilà pour les nouvelles, je pense que nous mettrons des messages plus réguliers maintenant que nous sommes posés, par contre pour les photos ça risque d'être plus dur, les ordis rament un peu dans le cyber à côté du Gadec.
Bises à tous, @ bientôt.
Maud et les garçons (ah, ah)

PS de Mathieu : en ce 17 fevrier laissez moi vous parler de cette fete merveilleuse du 14 fevrier: c est l'amour qui sauvera le monde (et les meubles! ) Alors faites des bisous tout autour de vous et transmettez les nôtres, qui sont chauds chauds, chauds!!!

jeudi 14 février 2008

Les sens en éveil

Avez-vous déjà entendu le bruit d'un souvenir ? Depuis que nous sommes partis, ils sont nombreux et ont à peine le temps de s'imprimer dans notre mémoire. En revanche, ils restent ancrés dans nos oreilles et nos narines. C'est fou comme le Sénégal est le pays des bruits et des odeurs... Rien à voir avec notre continent javelisé. Ici, la rue vit dans tous les sens. Effluves de pétrole mélangées à l'odeur du crotin et des ordures... Cette rue collective qui n'est pas seulement un moyen de se rendre d'un lieu à un autre, mais bien un endroit de sociabilisation, de partage... La rue qui se réveille avec les premiers rayons du soleil et joue les prologations, tard le soir au coin d'une télé allumée en plein trottoir pendant qu'un boucher fait cuir sa viande...

Et puis ce bruit, ces bruits. Impossible ici de trouver le silence. Les gamins qui jouent, les vendeurs qui arranguent, les bus qui défilent, les mosqués qui évangélisent, les animaux qui crient... Tous nos sens sont en éveil. Et je me pose cette question : comment les gens, ici, se réservent du temps à eux, seuls... Car, tout ici est basé sur la communauté, sur la fratrie, sur la famille... Et rien pour l'individu, pour le repli sur soi, dans le sens de la digestion des choses, de la vie... Pour le solitaire que je suis, c'est une expérience intéressante et aussi une souffrance. C'est aussi sûrement une question incongrue quand on sait que la première des priorités est de manger, de se loger, de vivre quoi !

Pierre-Yves.

Petits messages persos aux usagers du blog :

Hé, Marion, comment tu vas ? Je pense souvent à toi, tu sais. Et cette expérimentation musicale avec les gamins de Dagana ? Et ton mémoire sur la pédagogie Freinet ? Comment tout cela se passe t il ? Je compte bien un de ces quatre aller visiter Sedan et le quartier du château fort. Porte toi bien et passe le bonjour à Cactus, Li bouc et Papa Meïssa.

Flavia, sûr que nous aimerions prolonger la tournée en Guinée pour faire danser les amins de l'Unicef, mais cela va être trop juste. En tout cas, tu as raison, le virus de l'Afrique terrasse de plein fouet et ne laisse pas indemne...

Sami, comment tu vas frangin ! Mouins dix à Grenoble ! Ben ici, il fait plus 40, c'est ce qu'on appelle un choc thermique fraternel, non § Je bien pensé à toi quand nous avons longé le Mali, ce pays où tu as passé beaucoup de temps à soigner et soulager les populations sahéliennes. Maintenant, je comprends, chapeau bas p'tit frère...

Damien, nous avons croisé plusieurs fois le train quin mène de Dakar à Bamako, celui là même que tu as empruntré il y a quelques années. C'était omme dans tes photos...

MatOu, pour sûr que j'ai apprivoisé l'avion et toute sorte de transports en commun, méfie toi je risque un jour de débarquer à Kiev !

Pierre Yves

Je laisse maintenant le clavier à Mateo pour un message perso à Clementine : Salut ma petite Clementine, tu me demandes comment c'est l Afrique, alors l'Afrique c'est des chèvres qui se promènent dans la rue, des ânes qui trainent des charettes, des poules, des poussins, un coq et des troupeaux de boeufs qui traversent la route dans la campgange, suivis par un éleveur peul; ce sont des enfants aussi, de ton âge, qui jouent pieds nus dans la poussière, qui mendient parfois, parce qu'ils sont assez pauvres tu sais, et dans les classes maternelles comme toi ils peuvent être 60 ou 80, et enfin en Afrique il y a de la chaleur, de la musique, des camions deglingués et des taxis jaunes déglingos, de la viande qui grille dans des bidons ; tu verrais aussi des ordures au bord de la route; ici, les gens sont si gentils et si lumineux, avec un petit regard un peu pensif, un peu profond, un peu rond, qu'on les croirait peut-être ici d'un épisode de KIRIKOU, que tu aimes tant!
A bientôt ma petite puce! Un gros bisous à toute ta famille, à ta belle maman et aussi à ta tati jolie Mandine!!!!

Allez tchao!!!

Une journée à Matam



Matam est une petite ville adossée au fleuve Sénégal: en face, on voit un premier village maur. Nous logeons dans le quartier "Soubalo", quartier des pêcheurs fondateurs de la ville avec les peuls, au début du 19° siècle semble-t-il.
Un aperçu de la rue : des chèvres, des ânes, des vaches, des gamins et des gamins, des charettes, du bois porté sur les têtes, des gens assis sur des bancs en bois, des cris, des saluts... agitation continue. Nous quittons la maison ce matin pour un petit déjeuner chez Daodo, homme expatrié qui a laissé sa vie ici pour un travail d'électronicien au Hâvre. Il rentre à Matam tous les 2 ans environ, y retrouve ses deux femmes, ses enfants, sa maison. Il rentrera habiter ici pour la retraite. (On en apprend sur la vie d'immigré en France.)

Comme Eric vous l'annonçait hier, nous avions le projet de nous rendre en Mauritanie ce matin: mais après de (longues) visites de protocoles aux autorités locales, c'est non: les français doivent avoir un visa et autre paperasse pour entrer en Mauritanie. Surtout depuis les événements que vous savez. Ne le dites pas trop fort, mais Pierre-Yves en est tout soulagé...!
Nous échouons au bord du fleuve. La chaleur est très forte, le soleil ne fait pas semblant ce matin.
Observons une partie de pêche: long filet (quelques 100 mètres) lesté, emmené depuis le bord jusqu'au milieu du fleuve grâce à une pirogue. Puis l'étau du filet se resserre et pendant de longues minutes les pêcheurs le tirent, le tirent et enfin récupèrent les poissons faits prisonniers: des carpes?
(Ce soir, nous avons vu un autre pêcheur: même technique mais avec un filet plus petit.)
A signaler encorer: achats de K 7 , coupage des cheveux, lessive, repos, et enfin, spectacle à l'école de Matam 3, pour une classe de CM1. Ce ne fut peut-être pas notre meilleure représentation (chaleur, bruits, corde cassée, bref).
Après le pêcheur de ce soir, nous avons passé un moment de calme quand le soir tombait, on était assis pas loin du fleuve, on a parlé des explorateurs, de l'Inde, de l'Amazonie et des aborigènes. Maintenant, il est l'heure d'aller manger chez Mr le Maire de Matam, nous sommes ses hôtes ("Ceci est votre maison, faites comme chez vous"), ... prenons-en de la graine!!