mercredi 20 février 2008

La rue kétanou


Bien l'bonsoir m'sieurs-dames,

eh oui accro au web, mais surtout fuyard devant le foot (c'est le deuxième soir de league des champions à tue-tête au Gadec et j'en peux plus alors...) je viens vous tenir la grappe en attendant de pouvoir retrouver le dortoir au calme. Enfin, au calme...

Ah le calme ! Depuis que nous sommes arrivés dimanche, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a pas dormi plus de trois-quatre heures par nuit. La faute à la chaleur, oui, mais surtout au boui-boui où nous sommes logés, une vraie cour des miracles, habitée par des télévores et sourds qui plus est. Au moins, en quatre heures de temps, on a su une bonne cinquantaine de fois que Fidel ne l'était plus à son île, que le Kosovo avait dit No à la grande Serbie, qu'Hillary avait plus que chaud face à Barack, le monsieur muscle démocrate, et que la conférence islamique au sommet avait lieu à Dakar du 8 au 14 mars avec 60 pays invités et tout le tintouin... Comme quoi, on peut en enregistrer des trucs allongé sous sa moustiquaire.

Enfin, tout se blabla pour vous dire que nous avons décidé de changer de crémerie, parce qu'à ce rythme-là, c'est plus des cernes que l'on va vous ramener en France, mais des valises pleines de fatigue et de poussière... Donc, ce soir nous sommes partis avec Mathieu en direction d'une auberge pas trop loin et sur qui tombons-nous ? Sur un groupe d'infirmières yonnaises en stage dans les différents dispensaires et hôpitaux de la ville. Comme quoi, la rue tambacoundaise a aussi son charme.

Cette rue, où l'on vit comme je vous l'ai déjà expliqué il y a quelques jours. Cette rue où il se passe des choses complétement saugrenues. Comme ce ferrailleur qui retape un truc de bagnole à grand coup de molette électrique (euh pour la mécanique, on repassera). Gare aux gerbes d'étincelles quand vous êtes piétons, parce qu'ici la rue est à tout le monde. Avec risques et périls que ça engendre... Comme ce cadavre de chien en plein milieu de notre chemin de retour que l'on évite de justesse avec Mateo, dans la pénombre des rues tambacoundaises (faudra vraiment qu'un jour ou plutôt un soir, on sorte avec nos lampes de poches...)

Mais le plus drôle de la journée est quand ce type qui entrouvre les rideaux du rade où l'on a nos habitudes pour le riz du midi et qui avance en nous proposant de nous peser sur une balance portative. Alors ça c'est le must quand même !

Bon, sinon, l'Africa time se bouge un peu. Il était temps ! On s'est pas tapé 6000 bornes d'avion et un formidable et inoubliable tour du pays par le Nord pour mourir à petit feu à Tamba. Alors, après discussion aimable avec Moussa, on a décidé qu'on commencerait le travail dès demain jeudi, pour la représentation finale le 29 février. Et puis, grâce à un ami du même Moussa, nous sommes allés à la rencontre du lycée Mame Cheikh Mbaye pour proposer notre spectacle. Le censeur et le proviseur étant provisoirement absents, l'intendant nous a proposé de visiter la bibliothèque, en fait une sorte de CDI. Felix a immédiatement sympathisé avec le responsable et s'est proposé pour le classement des ouvrages jeunesses, forcément. Il s'est fait embauché. Ca c'est cool comme coopération.

Sinon, auprès le fameux protocole (rencontre des autorités dans des bureaux climatisés à mort et parfumés avec une sorte d'infame airwick... super quand, comme moi, on est hyper sensible de l'appareil respiratoire, je vous dis pas la migraine et le choc thermique quand on retrouve le grand air) nous avons fini par tomber d'accord avec le proviseur : nous jouerons mercredi 27 février au foyer du lycée, en très belle bâtisse, mélange d'architecture coloniale et islamique...
Les affaires semblent reprendre.

Allez, j'ai bon espoir que la deuxième mi-temps approche. En ce moment Lyon affronte Manchester. Et ça a pas l'air folichon folichon. Autant hier, il y a du y avoir une pluie de buts au raffut que faisait nos insupportables voisins. Autant là, c'est la torpeur... Un adjectif qui correspond finalement bien à cette drôle de ville...

Je ne vous dit que ça. Na !

Pierre-Yves et tutti quanti.

3 commentaires:

Bernard a dit…

Tu ne dors pas beaucoup, mais ça ne paraissait pas dans ton interview pour graffiti ! Et ne vous plaignez pas d'avoir beaucoup de buts : ce serait le rêve des commentateurs de la ligue 1 par ici (si j'en crois les guignols).
Cool pour la suite et bonne création.

Mandine a dit…

Salut à tous !

J'ai l'impression que vous allez revenir minces comme des chèvres avec toute cette chaleur !

D'énormes bisous à Matéo qui apparemment ne consulte pas ses mails... Et j'espère qu'il n'est pas trop mal en point mon pauvre coco !!

Biz à vous tous et je crois que c'est bientôt l'anniv de Pierre-Yves, réussira-t-il à souffler ses bougies ?!

Mireille l'abeille a dit…

Sympa le blog qui dépayse chaque jour de la vie routinière yonnaise.
Un message particulièrement à l'adresse de Félix : Tu as raison de ne pas perdre la main en matière de classement de docs jeunesse... Tes collègues t'attendent!! Peut-être pourrais-tu embaucher aussi Maud...
Bonne continuation à vous tous et gardez vos yeux et oreilles bien ouverts jusqu'au bout. On compte sur vous pour nous faire partager cette super expérience à votre retour... en fait, si vous comptez toujours revenir??!!..