jeudi 6 mars 2008

Et voilà, c'est fini...

Un petit message avant d'aller se coucher... Nous venons de jouer notre tout dernier spectacle à l'espace Thialy, qui s'est vraiment très bien passé. La boucle est bouclée...
Aujourd'hui nous avons passé la journée avec notre cher, très cher Adama, à qui nous avons fait nos adieux. Un petit tour dans Dakar, à la pointe des Almadies.
Et demain matin, 6 heures, c'est le départ...
Merci à tout le monde !
Maud-Modou

Bonsoir à tous et à toutes,
La clarinette est démontée, le violon s'est couché, l'accordéon s'est replié, la guitare est empaquetée, la percussion s'est éteinte et le conte s'est jeté dans la mer.
Merci à vous d'avoir suivi notre voyage d'y avoir participé par vos petites remarques et surtout de nous avoir soutenus tout au long du séjour. Merci également à tous ceux qui nous ont permis de jouer, de partager et de voyager.
Et surtout un grand merci aux 4 copains qui ont répondu présents un soir d'hiver au Rétro (même s'ils méritent souvent la chicote !!)
A très bientôt les amis sénégalais et sénégaulois, à demain pour tous les autres.
Bisous à tous,
Eric, le chef de délégation (euh...)

Dans nos bagages, nous rapportons une chanson qui s'appelle "Fundéké", un morceau qui s'appelle "Cuidado (cuidado al popo)", une mélodie sur les rives du fleuve Sénégal, une valse des remerciements, un chant du bouc, une reprise fièvreuse du Macounda, un tube (dont déjà quelques extraits du clip, complètement pirates, circulent sur Internet), et ce n'est pas tout, pas tout du tout (des histoires, des histoires de hyènes, de lionnes, de lièvres et de coépouse bossue...).
Un carinoso abrazo,
Mateo, alias le canasson, le canasson M'bathiou;

Je peux maintenant vous le dire les P'tites laines sont un peu foldingues mais qu'est-ce que ce fut bon ! Des paysages, des rencontres, des visages, des odeurs, des sons... Une magnifique aventure humaine et artistique. Merci à tous, que la terre vous soit légère. L'aventure continue en France dans quelques heures alors allons faire les bagages. Merci à tous ceux qui ont consulté et commenté ce blog. A venir : les photos, la vidéo, carnet de dessins, et nos voix ! Allez !
Félix (Philips)

Allez juste une bafouille puisqu'il paraît que je monopolise le web : Dieuredieuf !
Pierre-Jo, Père Thierry, Shérif, Shérives, Terry, Patrique... Enfin Pierre-Yves totalement schizo !

"C'est le meilleur orchestre tzigano-sénégalais que j'ai jamais vu"
Abdoulaye WADE

mercredi 5 mars 2008

Retour à Dakar


On a donc quitté ce matin l'école de Saly, la future peut-être école de Mathieu. Retour chez Janine, déjeuner, on se dit au revoir et plein de mercis. Retour sur Dakar, plein d'embouteillages avec le sommet de l'OCI qui se prépare (conférence islamique), 50% des hôtels sont réquisitionnés, y'a un monde fou aux stations-services pour l'essence, à croire que le baril à 200 dollars c'est pour demain, bref Dakar c'est le bordel. Vu que la susdite conférence commence vendredi, on fait bien de se barrer. A noter encore : construction express de palissades cache-misère le long de l'autoroute, déplacement des ordures... On passe chez la maman de Yaya puis arrivée à Thialy. On va boucler la boucle puisque Chantal est d'accord pour un spectacle demain soir : 1er et dernier concerts à Thialy donc. Il ne nous reste plus qu'à jouer dans l'avion du retour !!!
Bon, quand même un peu tristounes que le voyage se finisse, mais l'expérience va rester longtemps dans nos têtes.
Peut-être un autre message demain, demain est un autre jour. Inch'Allah même si qu'on y croit pas.
Bisous à tous.
Mathieu, Maud et le reste des lainages (qui dorment du sommeil du juste)

Quelle matinée !


Un café, un clope, les instruments dans le camion, direction : l'école française Jacques Prévert (nom de bon augure). Spectacle en plein air, dans cette école flambant neuve, instits charmantes, élèves français très favorisés, un peu d'air, les petits sur les nattes à l'ombre devant nous, les grands derrière sur les marches, et le bal est lancé. On a passé un bon moment, de la cavale du valaque au rêve du jeune garçon, de la chanson de bohème aux yeux noirs, très très noirs. Elèves aux anges, instits enchantées, s'en suit une présentation des instruments dans chaque classe et des perspectives grisantes pour la prochaine rentrée scolaire...
12h 24 : on va aller grailler, puis on se dirigera, gentiment, vers Dakar.
12 h 25 : toujours pas de nouveaux commentaires sur le blog, profitez-en, il n'y en a plus pour très longtemps!
Bises à tout le monde!

mardi 4 mars 2008

A Saly


Après notre week-end de rêve à N'Dangane, nous voilà à Saly. Lundi après-midi, rencontre avec Janine Jirou, qui s'occupe beaucoup du problème des talibés au Sénégal. Pour ceux qui ne connaissent pas, les talibés sont les élèves d'un marabout qui est censé leur apprendre le Coran, mais qui dans la plupart des cas les exploite et les oblige à mendier dans les rues. Au Sénégal, 150 à 200 000 enfants sont victimes de cette exploitation. On les "importe" même d'autres pays d'Afrique. Nous avons donc beaucoup discuté avec elle de ce problème, réalisé une interview avec l'enregistreur. Elle nous a parlé de son projet de la Journée Nationale des Talibés le 20 avril prochain : le but est que 30 à 40 personnes se présententlemême jour dans tous ls commissariats du Sénégal pour porter plainte contre les marabouts exploitant les talibés (car le Sénégal une loi interdisant l'exploitation des enfants par la mendicité, mais qui n'est pas appliquée). Nous avons donc pu compléter ce que nous avions déjà vu par nous-même grâce à Janine, qui a une très bonne connaissance du problème. Le soir, nous devions partir pour Minam pour jouer, mais suite à un problème de compréhension, le spectacle a été annulé. Nous sommes donc restés à Saly, chez Janine qui nous a gentiment proposé l'hébergement, et qui nous a en outre dégoté deux spectacles : nous avons joué lundi soir au Jappou et ce soir à Marée Haute, deux restaurants de Saly. Les deux concerts se sont bien passés, avec une bonne qualité d'écoute, et un accueil plus que chaleureux. Cet après-midi, après un déjeuner chez Poulo, institution ici, nous avons fait un tour dans le Saly touristique (hôtels de luxe et cie...), que nous avons vite quitté pour rejoindre une petite plage où Adama nous a emmenés nous baigner. Demain matin nous jouons à l'école française de Saly qui a accepté d'accueillir notre spectacle, puis nous partons pour Dakar, où nous passerons nos deux dernières nuits à l'espace Thialy. A ce propos, nous lançons un appel aux bonnes volontés (Laure, Amandine ou Armel, par exemple... ?) nous décollons à 8h du mat vendredi matin et devrions arriver dans l'après-midi àNantes (16h je crois), y aurait-il deux voitures pour venir nous chercher ? Merci d'avance de nous répondre en laissant un commentaire surle blog ou sur le mail d'Eric : lucioleetgrillon@yahoo.fr
Voilà pour les nouvelles. Bisous à tous et au plaisir de vous revoir bientôt (même si nous sommes un peu tristes que notre voyage touche à sa fin). Un grand merci à Janine pour son accueil plus que chaleureux et une pensée pour les Guérin, que nous avons vu par Webcam chez Janine, et qui nous ont donné le contact de cette femme assez exceptionnelle.
A très bientôt !!!
Maud

lundi 3 mars 2008

Dimanche, le jour du Poète






Ah la mer qu'on voit danser, le long des îles paradisiaques du Saloum... Dimanche marin, après un petit déj confiote de goyave et de mangue, on reprend encore la route... ou la pirogue devrais-je dire, puisqu'Adama nous emmène inspecter une maison construite par un Français où il y a quelques travaux à effectuer. Ca tangue un chouilla et je ne suis pas très rassuré, contrairement à Ricou qui semble revivre et penser au bateau de son papa, mais ça va. Le paysage est tellement magnifique, l'air marin, revivifiant, des embrunes plein les narines avant d'accoster sur un ponton fleuri style les émissions débiles de TF1 où des greluches attendent des play boy d'opérette. Sauf que nous, rien n'est manipulé. C'est le paradis !

Pendant que mes camarades piquent une tête, je les photographie pour immortaliser plongeons et autres bombes dans une eau si pure, si belle... On agite les bras, crions à l'attention des pirogues qui filent dans les mangroves, tels de vrais Robinsons avant de rejoindre l'embarcadère. Direction la maison d'Adama où un autre succulent plat de crevettes roses nous attend. Miam ! On papote sous une petite paillote, puis Morphée nous saisi avant que nous décidions d'aller re faire trempette.

On plonge. Elle est bonne, elle est salée, résonne d'accents d'outre-Rhin, blondes aux yeux bleus. On ressort de l'eau, écartons les bras et en trente secondes chrono (c'est vrai, vrai, vrai) nous sommes sec et hyper salé. On descend trois litres d'eau et un litre cinq de coca, il doit être 17 h, la fraîcheur arrive et l'aventure continue puisque que nous embarquons sur la charrette d'Adama pour nous rendre à Djilor, village de naissance de Léopold Sedar Senghor... Mais pas n'importe quelle charrette, puisqu'elle est tirée par Mbathiou, un beau cheval blanc baptisé ainsi par Adama en hommage à notre Mathieu.

Et qui dit hommage dit nouveau conducteur ! Nous voilà donc drivé par Matéo sur 3.5 km d'un paysage hallicinant. Le sol est un mélange de sable recouvert d'une fine pellicule de sel qui fait un petit craquement à chaque passage des roues. On lève les yeux et le paysage n'est que baobabs, arbustes et verdure léchée par l'iode marine. Djilor, nous voici. Au bout d'une rue, une cour et une maison, si belle, si blanche, au sol une pluie de coquillages. La lourde grille s'entrouvre et nous voici chez le plus lettré et poète des présidents africains : l'antre de Senghor...Autant vous dire que l'émotion est présente et que les vers des Ethiopiques étudiés en terminale nous reviennent en tête.

Mais déjà le soleil descend, absorbé par une marée de baobabs. Allez Mbathiou, hue charrette ! Nous devons être de retour au campement avant la nuit et surtout avant notre concert chez Toumani. Une poignée de spectateurs sera présente dont une famille de Français très sympa. Le papa nous mitraille et devrait nous envoyer les photos.

Le concert passe très bien. Que du bonheur. Il est 23 h, nous allons mangé au Flamand rose avant d'aller nous coucher... Et de vivre encore une journée de folie.

Lundi 3 mars. Renaud toutes mes pensées pour toi et très bon anniversaire. Pendant que tu buvais de la clairette, nous sommes allés visiter le plus gros baobab du Sénégal (32 m de circonférence !) et le cimetière aux coquillages à Joal où chrétiens et musulmans "cohabitent". Et puis notre arrivée à Saly et la rencontre d'une femme étonnante Janine Jirou. Mais bon, pas trop d'un coup, vous allez risquer l'indigestion...

Pierre-Yves et toute la joyeuse équipe.

Samedi: enfin libres, et requinqués!


Départ aux aurores. En plein coeur des après-midis de chaleur, au milieu des nuits sans air, quitter Tambacounda avait été un vague souhait, une sorte de réflexe d'auto-conservation, puis ça avait été un rêve et, enfin, une sacrée obsession pleine de fous rires et de pétages de plomb à coup de bidons d'eau minérale de 10 litres et de chansons fiévreuses..., enfin, une réalité: on se taille!
Vieux break de 7 places. On nous avait bien dit que la route, entre Tambacounda et Kaolack, était mauvaise, très mauvaise. Et on ne nous avait pas menti. Les nids de poules dans le goudron sont d'énormes trous, peut-être laissés par des sortes de dinosaures ovipares, qui rendent la piste de terre parallèle à la route plus praticable, plus rapide et... plus poussièreuse. Les instruments en ont pris un coup.
Mais avec le lever du soleil vient la conscience de plus en plus claire que ça y est, on a quitté Tamba, et quand en début d'après-midi nous arrivons à Dangan, chez notre ami Adama, nous sommes tout simplement tout joyeux. Adama a investi dans ce village du bout de la route, ouvert sur un bras de mer, constellé d'îles magnifiques et verdoyantes, à une époque où il n'y avait encore que deux ou trois maisons. Bien lui en a pris: Dangan est maintenant un vrai petit paradis de repos, de sérénité, d'iode et tout ce que vous voulez. Tout ce qu'on veut? Même des crevettes on n'en aurait pas rêvé (on avait déjà rêvé de saucisson et de cornichons à Tamba, mais les crevettes jamais on n'en avait parlé, c'était comme un pacte entre nous, un sujet tabou); et Adama qui nous accueille avec des crevettes pêchées le matin même, arrosées de bierre fraîche et de soda ! On enchaîne avec un bon Tibuddien, puis une orange et une sieste. Logeons chez un ami d'Adama, Tumani, artiste peintre et gérant d'un campement bien tenu qui propose des séjours "éco-touristiques" (appelé ici "tourisme intégré"). Bref. Qu'avons-nous fait après le sieste? On est allé manger, on a causé avec Adama, on s'est marré un peu et on est allé se pieuter. C'est ce qui s'appelle être requinqués !

Vendredi : Journée bien remplie

Bonjour à tous et à toutes,

Nous voilà de retour après une absence de quelques jours en vacances. Mes camarades vous raconteront tout ça. Pour le moment, revenons à vendredi, le jour du grand spectacle.

La journée commence plutôt énergiquement avec une représentation de la route des roms à l'association pour l'éducation des jeunes travailleurs. Les locaux sont un peu excentrés mais l'accueil fut très chaleureux et nous avons pu jouer le spectacle devant une assemblée de femmes avec un traducteur en wolof qui a expliqué toute notre démarche ainsi que les contes du spectacle. Encore un moment enrichissant et émouvant. Les jeunes ont fini la matinée en nous montrant des saynètes explicatives sur le fonctionnement de l'association. Nous espérons pouvoir trouver un partenariat pour cette asso qui a des bénévoles énergiques et qui compte plus de 800 membres.

Après une petite sieste pour digérer tous ces échanges nous avons rendez-vous à l'école pour mettre en place le grand show. Pendant ce temps Mathieu file à RTS Tamba pour présenter notre projet à la radio en direct et inviter le public à découvrir les enfants en scène.

La sono s'installe, les chaises se disposent, les invités arrivent et les enfants s'agitent. Nos artistes en herbe commencent à se préparer et l'heure arrive. Moussa introduit la soirée avec un petit discours, Félix devient le M. Loyal de la soirée et les quatre musiciens s'installent. Aïssatou entre en scène et lance un énergique "Leebon" auquel 500 personnes répondent "Lippon". Le spectacle peut commencer. Tous les enfants ont assuré, ils ont placé leur voix, joué le texte, écouté la musique et surtout fait vibrer le public. Les répétitions ont porté leur fruit et nous espérons que ce spectacle ne sera que le point de départ d'une expérience artistique à l'école. Ciré et Fatou étaient présents et souhaitent poursuivre une même démarche dans leur établissement.

A peine le spectacle terminé que tout le monde disparait et nous nous retrouvons seuls dans cette grande cours d'école vide. Ciré nous invité alors à boire le thé chez lui, nous acceptons avec enthousiasme et passons notre dernière soirée à Tambacounda au calme sur une terrasse, sous les étoiles. La seule déception de cette journée est l'absence de Moussa pendant la soirée qui a refusé de nous accompagner chez Ciré... Dommage nous ne pourrons pas faire le bilan ensemble du travail effectué.

La vie n'a pas été facile tous les jours à Tambacounda, nous ne savons pas encore si nous y reviendrons. Mais la qualité du spectacle proposé par les jeunes nous rassure et nous regonfle pour la fin du séjour qui s'annonce plein d'imprévu.

Voilà pour vendredi, mes camarades vont vous conter la suite dans quelques instants.
Bisous à tous, bonne continuation et à bientôt,

Eric et toute la smala.

PS : Aujourd'hui y a un copain qui a eu 33 ans. Alors Omar lui souhaite un joyeux anniversaire. A bientôt mon Nono.