jeudi 28 février 2008

Un petit mot pour bien finir la journée

Petite épicerie, superette super: tu y trouves des olives vertes, du jus d'ananas, une boîte de petits pois carottes qu'on s'enfilera gloutonnement, avec un reste de Corned Beaf et de la tablette de chocolat de l'anniversaire de Pouty, comme dirait l'autre: "que du bonheur". Rentrer de l'épicerie, dans la nuit qui vient, les lampadaires sont fatigués d'avoir défier le soleil tout le jour, alors ils sont rentrés se coucher. Bruits de la rue: ça, c'est un camion qui s'en va à Dakar, ou à Bamako peut-être; voici les étincelles d'un atelier de ferrailleur, les pleurs d'une femme dans Radio Grésille, la radio qu'on écoute allongé dans un pneu. Du pain pour parfaire le dîner qui se prépare. Quelle belle journée ! Ce matin, répétition avec les enfants, spectacle demain; sieste rituelle, échange de contes avec des collégiennes, spectacle au centre des femmes : petit préau en bois, les femmes sont assises en cercle autour de nous dans des chaises en plastique, les jeunes filles faisant partie du groupe des jeunes travailleurs de l'association forment le gros du public mais, discrètes, plusieurs femmes plus âgées suivent notre route des roms avec respect et intérêt: belles tenues, longues robes colorées, semblables au linge propre et bien blanc qui s'est pris une bonne bouffée de vent frais dans la prairie, ou dans les publicités pour un yaourt aux fruits. Pas de sueur dans ces robes. Et tu bois 3 litres d'eau.

"1000 F la papaye", me lance un homme après m'en avoir vanté les vertus, et alors que je m'apprête à montrer mes trésors aux collègues (souvenez-vous: olives vertes, petits pois, ananas en boîte, pain). "Non mais t'es pas fou, 1000 F ?!" (C'est trop, beaucoup trop)

le soir c'est rien
rien du tout
le soir ils dorment
ils ne dorment pas
ils roulent s'en vont
se garent, rentrent chez eux,
sortent,
vont au restaurant,
ils rient
c'est le soir

(J.P. Ostende)
Et demain, on se fera p'têtre une p'tite papaye à 300 FCFA.

Vus de nos yeux vus



Petit moment avant d'aller jouer au centre des femmes (spectacle que nous devrions filmer)/ Petit moment; on essaie de faire un petit inventaire de notre quartier, quartier DEPOT, Tambacounda, Sénégal.
Lampadaire allumé en plein jour,
cochons, gros, porcinets, à la dérive, dans les rues et les détritus,
animaux encore: des chèvres, des chèvres que le soleil n'épargne pas: qui mangent des paquets de cigarettes, des journaux en arabe et, parfois, même, des végétaux!
Un bouc, à l'heure de la sieste, nous laissant tout le loisir d'analyser l'étendue de son timbre de voix (au matin, le bouc est mis à mort, dépecé dans la cour de l'auberge, c'était un peu le chant du cygne du bouc, pour un baptème),
des charettes avec un vieux cheval, la course: 200 FCFA
des taxis déglingués, déglingués, mais quel est le plus déglingos de tous? (portières pétées, pares-brises explosés, fermoir à coffre très original, torchons en guise de bouchon d'essence, enfin, ici, disons que Félix, surpris, s'est retourné hier sur un taxi neuf, propre, étincelant, n'était-ce qu'une énième hallucination à la sauce piquante tambacoundaise?)
Béé, béé, béé,
camions, appelés "trompe-la-mort" ou "s'en-fout-la-mort", superbement décorés (aimerions visiter l'atelier qui les peint tous à Dakar), chargés à bloc, le chargement sur le toit est égal à 8 fois la hauteur du camion (dédicace aux marseillais),
le cours d'eau Le Mamacounda est réduit à une mare d'eau douteuse bordée d'immondices de tous poils
et aussi :
des arbres morts, d'autres verdoyants, des atelies de menuiserie, de ferrailleurs, des salons de coiffure en veux-tu en voilà (et leurs ensignes peintes de façon naïve et charmantes), des épiceries, des vendeuses de fruits (oranges, papayes, bananes), de cacahuètes, des friperires, un magasin de musiques, des télécentres, un loueur de sono, des vendeurs de poussins (mais beaucoup, hein, beaucoup beaucoup), des tailleurs,
au milieu d'une partie de foot, sur un coin de poussière, jonché d'ornières, une dizaine d'hommes poussent un taxi en panne, capot levé, sur le moteur un homme est assis en tailleur qui pompe histoire que ça démarre, un dernier au volant, ne voit rien (capot levé), mais ça ne démarre pas (3 - 1, mais il faut dire qu'ils en ont un qui a fait des essais au Bayern de Munich),
des ordures, des ordures (quoi qu'on s'habitue), du sable, du sable et de la chaleur (mais on s'y fait),
et des femmes, belles, boubous colorés, qui portent des seaux, des habits, des plats, sur leur tête,
des enfants qui portent des bassines d'ordures sur leur tête... et les jettent dans ce qui reste du Mamacouda,
des brûlots des petits déchets d'une journée écoulée (un peu de plastique, quelques peaux de bananes, paquets de cigarettes vides), qu'on fait crâmer un peu le matin,
Mais il est l'heure, vite, un nouveau spectacle , grand spectacle intitulé LA ROUTE DES ROMS, nous attend. Ca va donner les amis, ça va donner !!

Un mois déjà

Bonjour à tous et à toutes,

Aujourd'hui 28 février, nous tenons à remercier les enfants des écoles de St Louis et de Thiès qui nous ont accueilli il y a 3 semaines. Effectivement, Pierre-Yves a eu le nez fin de regarder les commentaires des anciens messages et quelle surprise de voir que les enfants nous ont interpellé eux aussi à travers le blog. Donc merci encore et n'hésitez pas à nous faire parvenir vos dessins nous vous enverrons en retour les photos.
En ce jour, nous tenons également à souhaiter un très très bon anniversaire à mon papa qui va sur ses ... Gros bisous à toi et à très vite.

Mais retour à Tambacounda, nous nous sommes quittés un peu en froid la dernière fois. Ce blog va bien sûr laisser des traces et c'est pour ça qu'il faut y mettre la plupart des pensées qui nous traversent l'esprit. Si nous avons choisi de nous "lacher", c'est pour éviter de tempérer notre discours lorsque nous ferons notre retour à La Roche Sur Yon. Nous préférons avoir un discours franc sur nos partenaires afin de continuer le partenariat sur de bonnes bases. Si je me suis permis d'écrire ces quelques mots, c'est également en tant que membre de la commission Tambacounda. J'espère que mes collègues ne m'en voudront pas trop et que nous pourrons nous expliquer comme il se doit en rentrant.
Ceci dit, une nouvelle journée s'est écoulée. Hier, nous avons fait une grande promenade dans les quartiers nord de la ville. De nombreux bâtiments administratifs et au détour d'une rue le Centre Municipal Informatique cofinancé par la ville de La Roche. Un espace très accueillant qui mérite d'être développé. Le responsable nous accueille et nous présente la salle munie de 15 PC qui servent essentiellement à se former au traitement de texte et au tableur.
Sur la route, nous rencontrons un groupe de collégiens qui nous invite à boire le thé. Un beau moment de Terrenga tambacoundaise. Je joue même avec quelques talibés qui veulent me couper les poils car ça fait pas propre !
En revenant, rencontre avec le journaliste de la RTS. Discussion un peu vive car nous ne sommes pas d'accord sur le fait de considérer l'information culturelle comme de la publicité. Au bout de quelques minutes de discussion, Mathieu arrive tout de même à décrocher un interview vendredi après-midi.

Après la sieste, nous avons rendez-vous au lycée pour jouer le spectacle. La date est calée depuis une semaine et la préparation a suivi un protocole dans les règles de l'art. Nous arrivons au foyer, sortons les instruments et commençons à nous chauffer les doigts. Un petit groupe de jeunes nous écoute d'une oreille, mais ils ont cours d'EPS et ne peuvent rester avec nous. Alors nous nous retrouvons seuls à contre courant et contre le vent. Une heure passe avant que nous ne décidions de vider les lieux. Rien ne vaut les dates improvisées !
D'ailleurs, le soir nous jouons pour une soixantaine de personnes devant l'association du Chemin des Arts. Une soirée festive entre musique de La Route des Roms, impro avec Mama Diabaté, contes en tout genre et chansons françaises. Que du bonheur qui nous laisse sur les rotules !
Voilà pour une première avancée dans le temps.
Bonne soirée à tous, Bisous et à très bientôt,
Bonne continuation,

Eric et toute la smala.

PS : D'autres actualités nous parviennent via Internet, notamment la belle avancée du projet Burkinature. Bravo Gilou et bisous à toute l'équipe. Une autre un peu moins joyeuse : il n'y a plus de café concert à La Roche car le Bib'Kornus a fermé ses portes. Où allons nous jouer ? En période électorale, certains pourraient se poser la question.

mardi 26 février 2008

Rectification

Bonsoir à tous,

Et oui un dernier petit message de fin de soirée. Nous jouions ce soir à l'hôtel Niji et nous espérions mettre des photos, malheureusement, cela ne fonctionne pas.

Après avoir lu vos messages, je me rends compte de la dureté avec laquelle vous avez perçu nos mots. Mais nous ne sommes pas en déprime, au contraire les projets s'amoncellent en fin de semaine. Nous avons aussi rencontrés de nombreux tambacoundais intéressants avec qui nous avons conversé. C'est juste la ville qui est un peu pesante. Nous avons joué au foot avec certains jeunes, nous avons rencontré Bouba à l'association "Le chemin des arts" (pour qui nous jouons demain soir).
Mais nous sommes déçu de la relation avec nos partenaires. Nous n'allons même pas pouvoir jouer dans les lieux partenaires de La Roche Sur Yon. C'est cela qui nous pèse et parfois nous énerve.

Nous ne sommes donc pas en déprime, non, non, non, nous sommes déçu et comme le disait très justement Caliméro : C'est pas juste !

bonne nuit,
Eric et toute la smala

PS : Bon, juste pour dire aussi que je ne suis ni déprimé et encore moins au fond du trou si c'est le sentiment que mon ùmessage a pu laisser. C'est juste une réflexion un peu sévère, mais à mon avis pas si éloignée que ça de la vérité. Un blog, ce sont des sentimenst etd es resentiments partagés à la volée. Les 15 premiers jours ont été formidables, certes. Mais pour ceux qui me connaissent, l'angélisme ne fait pas partie de ma philosophie de vie. Alors quand ça chie (sans mauvais jeux de mots) je le dis ! Voilà c'est tout...

Bonne nuit et à demain de bonne humeur. D'ailleurs de jouer ce soir et de partager le pestacle avec les infirmières et les clients du Niji, nous a tous regonflé, comme quoi, il suffit de pas grand-chose pour nous rendre heureux.

Pierre-Yves, lucide et pessimiste, c'est ma nature et j'y peux rien.

Ecoutez vos yeux


Bonjour tout le monde,

Comment allez-vous tous en France, en Ukraine, en Chine, en Guinée Bissau ou ailleurs...

Nous, on fait aller. Oui, je passe beaucoup de temps sur la toile, sur mes nombreuses boîtes mails et le site du Sans-Culotte. Pourquoi ? Pas par obsession, car autant vous dire que je suis bien loin de l'actu yonno-yonnaise, vendéo-vendéenne et que je ne m'en porte pas plus mal... Non, si je surfe ainsi, c'est pour m'ouvrir chaque jour une petite fenêtre psychologique, une porte de sortie mentale. Parce que si le physique peut être bancal, en revanche, laissez son moral partir en spleen, là ça devient problématique pour soi et pour le groupe...

Et comme vous l'a dit Eric, pour nous la lutte est aujourd'hui mentale. Nous sommes un peu comme des taulards espérant la perm de sortie ou même la grace présidentielle.

En même temps, je viens de comprendre ce qui se tramait ici. Tambacounda est une ville sans âme, sans esprit, sans passé et même pire sans avenir. Ici, tout ou presque n'est que résignation. On le serait à moins dans cet endroit écrasé par la chaleur où le moindre geste coûte de tels efforts. Où la moindre sortie se paye cash le soir notamment au niveau respiratoire.

Voilà ce qui manque à cette ville : de l'air ! De quoi respirer, espérer, rêver... Car, un peuple sans espoir, sans rêve, n'avance pas. Et Tamba, me semble-t-il, fait du surplace. Et nous entraîne dans son sillage, alors que nous sommes que de passage. Imaginons, imaginez donc la vie au jour le jour des Tambacoundais. On ne peut leur jeter la pierre... Juste être triste et impuissant. Le pire des sentiments pour notre club des cinq pas vraiment habitué à l'inaction et à la léthargie... Depuis dix jours, nos âmes et nos consciences sont piégées. C'est douloureux, mais c'est comme ça !

Je vous ai souvent parlé de ce que nous entendions et voyions depuis notre départ de Dakar. Or, à Tamba, là encore, ça ne fonctionnait pas. Aucun horizon visuel n'existe ici, aucune porte de sortie. Pas de fleuve à scrutin, encore moins de Mauritanie ou de Mali pour s'évader... Non, à Tamba, si la ville, la rue, les gens font bien du bruit, cela n'a rien à voir avec le tourbillon d'une Thiès, d'une Saint-Louis ou encore d'une Matam. Et comme j'ai horreur de ne pas comprendre, de ne pas saisir l'environement dans lequel je vis, j'évolue, j'ai essayé de me caler. Notamment devant la télé. Et c'est hier soir que j'ai enfin saisi la clé du problème, en scrutant moitié éveillé un spot de la RDV, concurrente privée de la très officielle et présidentielle RTS : "Ecoutez vos yeux" m'a dit la petite lucarne...

Bien sûr... Quand il n'y a aucun chant d'espoir, de vie à glaner dans les rues, dans le bruit des enfants (plus de pleurs que de rires) dans celui des passants, il reste que le chant de la procuration : la télé, unique ouverture sur le monde, au-delà de Tambacounda. Ecouter ses yeux, c'est donc s'abandonner, ne plus boire dans l'abreuvoir de l'espoir. Ecouter ses yeux, c'est aussi fuir la réalité pour la fiction américaine, pour le bourrage de crâne islamique, pour la Ligue des champions, ses passements de jambes et son fric indécent... Ecouter ses yeux, c'est ne croire que ce que l'on voit et donc ne même pas imaginer qu'autre chose est possible.

C'est insupportable à notre vision du monde, à notre envie de partage, de lutte et de construction. C'est la réalité de milliers de Tamba de part le monde.

Cette escale est sans doute notre pire erreur et en même temps une chance incroyable de nous ouvrir les yeux. Et de ne pas uniquement croire que la vie est un long fleuve Sénégal tranquille où l'on vous accueille forcément à bras ouverts.

En terminant ce message, je ne pense qu'aux élèves avec lesquels nous travaillons depuis une semaine. Des enfants, âgés de 8 à 14 ans, d'une intelligence, d'une culture, d'une réactivité incroyables. Des gamins aux potentialités qu'on aimerait de temps en temps retrouver chez les ultra gatés de La Roche et de la France entière. Des élèves qui, eux, ne peuvent pas se dire J-3. Et ça, je peux vous dire que ça me fait bien plus mal au bide que la courante pas marrante qui m'a fait faire des genu flexions le week-end dernier.

Bien à vous.
Pierre-Yves et toute l'équipe.

J-3

Bonjour à tous et à toutes,

cela pourrait sonner comme une libération mais J-3 c'est avant notre spectacle avec les enfants de Sada Maka Sy. Le travail avance bien et le mélange de contes, d'histoires africaines et de musiques européennes donne un résultat très intéressant que nous avons hâte de vous faire partager. Lundi soir nous avons poursuivi le travail des enfants d'un échange avec les griots.

Hier matin, chacun a pu vaquer à ses occupations : Pierre-Yves et la fièvre du SC85, Mathieu qui écrit, Maud et Félix sont allés au lycée donner un coup de main à la bibliothèque du lycée et pour ma part, j'ai travaillé avec Ciré sur des demandes de subvention et des réalisations de budget. Le reste de la journée s'est orienté autour de la répétition avec les enfants avec un rythme qui s'installe doucement. Nous avons annulé la visite du Niokolo Koba à cause d'un budget trop serré. Et oui, le Sénégal est un des pays les plus chers d'Afrique et nous le ressentons. Comme nous ne voulons pas rentrer à pieds, nous concentrons les économies.

Des petits coups de fatigue nous gagnent les uns après les autres mais pas de réels problèmes de santé. Il fait toujours aussi chaud et l'air est toujours aussi sec.

Pourtant J-3, on le considère aussi comme l'arrivée d'une délivrance ! (rien que ça) Une question nous reste à l'esprit depuis que nous sommes arrivés, question dure, certes, mais qui mérite d'être posée : Pourquoi La Roche est jumelée avec Tambacounda ? Nous ne sommes pas maltraités c'est sûr, mais nous n'avons aucune relation amicale avec nos partenaires ou avec les tambacoundais. Les gens sont plus réticents à nous parler que dans les autres villes et les relations partenariales se résument à notre travail avec les enfants. Personne ne nous a fait visiter la ville, personne ne nous a invité à boire le thé à la maison. Cela ne nous vexe pas evidemment mais nous nous posons beaucoup de questions.

Quoi qu'il en soit, notre projet nous réconforte et nous permet de tenir. La cérémonie sera très belle et comme le dit Moussa : tout le monde est invité !
Alors venez nombreux le vendredi 29 février 2008, à 18h, à l'école Sada Maka Sy.

Bisous à tous, bonne continuation et à très bientôt,

Eric et toute la smala.

PS : Papa, pour toi c'est j-2 et t'inquiètes pas on y pense...

dimanche 24 février 2008

Dimanche à la piscine !


Bonjour à tous et à toutes,

me voilà de retour sur le blog après une semaine d'absence. En effet, victime d'une bonne infection, j'ai dû fonctionner au ralenti pendant quelques jours entre le dispensaire, l'auberge et l'hôpital. Mais les analyses sont rassurantes, il faut juste de la patience...

Me voici donc d'attaque pour poursuivre notre création avec les enfants qui progresse de façon fulgurante. Nous avons réalisé notre premier filage ce matin et le spectacle commence à avoir de l'allure. 45 minutes de contes, musiques et chansons. Nous accompagnons les contes africains avec des musiques africaines ou tsiganes et le panel de mélodies que nous avons pu créer ou glaner au gré de l'harmattan trouve sa place derrière chaque conte. La réalisation se concrétisera vendredi avec quelques griots qui viendra clôturer le bal.

Sinon du point de vue des activités, elles sont assez limitées : sieste, repas, repos, répétition, déjeuner, répétition, dîner, dodo enfin toute cette sorte de chose. Hier pourtant nous sommes allés à la piscine et je ne vais pas tarder à rejoindre les copains pour y retourner cet aprem. Aujourd'hui c'est l'anniversaire du camarade Poutie alors faut pas déconner ! On va à la piscine et on se fait un repas gargantuesque. Ce matin on lui même offert une tablette de chocolat. Rigolez pas c'est un super cadeau quand on est à Tamba.

La semaine s'annonce elle plus animée avec plusieurs concerts de prévus comme vous l'annoncait Félix. On part au parc du Niokolo Koba pour 2 jours et quelques séances de travail sont prévues dans divers domaines.

Voilà pour aujourd'hui je vous laisse à votre écran (drogués de l'info) et on se retrouve au prochain numéro.

Gros bisous à tous et à très bientôt,

Eric et toute la smala.

samedi 23 février 2008

Au boulot !


Bonjour à tous et à toutes ! Ca va ?

Ici tout va bien.
Le travail avec les élèves de l'école Sada Maka Sy est en route.
Chaque instituteur a choisi dans sa classe les élèves connaissant des contes et/ou des chansons. Tous les niveaux du primaire sont représentés. Ils nous les ont présentés chacun leur tour. Certains contes dits en wolof nous étaient ensuite traduits par un adulte ou un enfant bilingue. A la fin de la première séance nous leur avons donnés un exemple de conte mis en musique avec "Roulé le loup" de Praline Gay-Para.

Nous avons ensuite travaillé en petits groupes (trois ou quatre enfants et une p'tite laine) sur la diction et la compréhension, avec ensuite présentation "en public" devant le groupe entier. Certains contes ont été pris en note. Quelle richesse dans la forme et les thèmes évoqués! Des contes souvent drôles, parfois cruels, des courts, des longs, certains avec des animaux, d'autres mettant en scène des anecdotes de la vie quotidienne, voire avec un soupçon de critique sociale...

Ce matin, nous avons continué le travail sur la voix, la gestuelle, de façon simple. Nous avons proposé une organisation de déroulement, Eric suivait en grattant sa guitare et en pensant au rapport texte/musique à venir. Tout le groupe n'était pas présent, mais nous les avons filmé pendant leur passage devant les autres, dans une ambiance studieuse et détendue.

Le spectacle final est prévu pour vendredi prochain. Nous avons aussi trouvé quelques dates pour jouer le spectacle "La route des Roms" : école Gourel Diadie, lycée Mama Cheik M'Baye,...

Voili voilou pour l'instant
A bientôt !

P.S. : plus de photos pour le moment... patience...

P.P.S. : Salut aux collègues de la médiathèque !
Je n'ai vu que peu de gens jouer à des jeux de société pour le moment (trois fois) : toujours deux hommes assis, dans la rue (à l'ombre d'un arbre), face à face avec entre eux un grand plateau type damier.
Les jeux des enfants : pneus roulés devant eux, football, un camion réalisé en carton à N'Dioum, des percussions en boîte de conserves, maquillage au stylo bille, élastique, corde à sauterbagarres... Mais aussi beaucoup (trop)d'enfants qui mendient...
Mireille l'abeille, merci pour tes messages, tu peux compter sur moi je me régale d'arachides grillées et salées (25 FCFA le paquet !). Bisou à toute l'équipe jeunesse/ Félix et Cie

jeudi 21 février 2008

On the radio




Décidement, j'ai le cerveau qui prend l'eau. ce matin, j'ai profité d'un quartier libre pour me rendre au dispensaire municipal du quartier dépôt, non pour soigner une tourista, mais pour réaliser un reportage sur le fonctionnement de cette structure gérée par notre ami Mamadou. Pour en savoir plus, et notamment écouter l'ITV des infirmières de La Roche qui travaillent en ce moment, rendez-vous la semaine du 11 mars dans le Squat, 18 h 19 h30, du mardi au jeudi sur Graffiti, nous y diffuserons toute notre palette de sons...

Je vous rappelle de plus que vous pouvez suivere nos aventures tous les mercredis soirs vers 19h dans le Squat et tous les vendredis soirs de 18 h 30 à 19 h 30.

Au fait Graffiti, c'est sur le 88.6 ou sur le http://www.urban-radio.com/

Sinon, je cherche un mécène dès mon retour en France pour sauver claribouille en très mauvais état. L'ébène est tout pâle, mes clés se barrent sucette pour ne pas dire autre chose, mes joints se décollent et mes lièges disparaissent à mesure que la chaleur tape. Or j'y tiens beaucoup à cette bête, alors s'il y a des gentils donateurs, je suis preneur, parceq u'à mon avis va y en avoir pour pas mal d'euros.

Merki (bah, ouais j'en profite, biziness is biziness, no!)


Positive day


Bon, c'est vrai que les derniers jours ont été un peu compliqués et que nous sommes arrivés à Tamba un peu beaucoup HS. Mais aujourd'hui, nous avons changé de chambres et pu faire une bonne sieste avant d'embrayer sur notre premier atelier. En clair, on récupère...

Prévu aujourd'hui à partir de 16 h, nous nous sommes encore fait piéger par l'heure sénégalaise et les hostilités ont pu débuter vers 16 h 40. Au moins dans ce pays, on apprend la patience, moi surtout ;-) Et franchement, ça valait le coup d'attendre parce que les gamins avec qui l'on bosse sont assez impressionnants. OK, ils ont été "sélectionnés" parce qu'ils avaient des aptitudes en contes, histoires ou chants, mais je me demande bien si on aurait pu en sélectionner autant dans des écoles françaises.

En plus, pour certains, ils peuvent réciter les contes en français et en wolof, ce qui est très intéressant et va nous permettre normalement un beau travail de création. Après, ne soyons pas angélique, il va falloir bosser sur la diction, sur la puissance de la voix et tout ce qui est intonation et construction narrative du spectacle... Mais bon, ça devrait le faire !

Pour rassurer Amandine, je ne pense pas qu'on ait perdu beaucoup de kilo... Certes, les traits sont un peu tirés et la brioche amoindrie, mais finalement qui s'en plaindra ? Et puis, ce midi, notre ami au pèse-personne ambulant est repassé au resto. Juré, la prochaine fois on se pèse... Même si on aura la calebasse pleine de riz et surtout je pense qu'aucun d'entre nous ne s'était pesé en France, donc mystère sur nos kilos...

Eh oui, dimanche je souffle mes 29 bougies, ici, à Tamba et vue la poussière qu'on se bouffe à la pelle, je vais peut-être faire mouliner mes petits bras... En même temps, le groupe m'offre un bon cadeau, nous irons passer l'aprem au bord de la piscine du NiJi hôtel. On va pouvoir faire trempette, chouette !

A tchaô bonne continuation à tous.
Les P'tites Laines qu'aimeraient bien toutes les enlever... Hummm, chaleur, chaleur...

mercredi 20 février 2008

La rue kétanou


Bien l'bonsoir m'sieurs-dames,

eh oui accro au web, mais surtout fuyard devant le foot (c'est le deuxième soir de league des champions à tue-tête au Gadec et j'en peux plus alors...) je viens vous tenir la grappe en attendant de pouvoir retrouver le dortoir au calme. Enfin, au calme...

Ah le calme ! Depuis que nous sommes arrivés dimanche, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a pas dormi plus de trois-quatre heures par nuit. La faute à la chaleur, oui, mais surtout au boui-boui où nous sommes logés, une vraie cour des miracles, habitée par des télévores et sourds qui plus est. Au moins, en quatre heures de temps, on a su une bonne cinquantaine de fois que Fidel ne l'était plus à son île, que le Kosovo avait dit No à la grande Serbie, qu'Hillary avait plus que chaud face à Barack, le monsieur muscle démocrate, et que la conférence islamique au sommet avait lieu à Dakar du 8 au 14 mars avec 60 pays invités et tout le tintouin... Comme quoi, on peut en enregistrer des trucs allongé sous sa moustiquaire.

Enfin, tout se blabla pour vous dire que nous avons décidé de changer de crémerie, parce qu'à ce rythme-là, c'est plus des cernes que l'on va vous ramener en France, mais des valises pleines de fatigue et de poussière... Donc, ce soir nous sommes partis avec Mathieu en direction d'une auberge pas trop loin et sur qui tombons-nous ? Sur un groupe d'infirmières yonnaises en stage dans les différents dispensaires et hôpitaux de la ville. Comme quoi, la rue tambacoundaise a aussi son charme.

Cette rue, où l'on vit comme je vous l'ai déjà expliqué il y a quelques jours. Cette rue où il se passe des choses complétement saugrenues. Comme ce ferrailleur qui retape un truc de bagnole à grand coup de molette électrique (euh pour la mécanique, on repassera). Gare aux gerbes d'étincelles quand vous êtes piétons, parce qu'ici la rue est à tout le monde. Avec risques et périls que ça engendre... Comme ce cadavre de chien en plein milieu de notre chemin de retour que l'on évite de justesse avec Mateo, dans la pénombre des rues tambacoundaises (faudra vraiment qu'un jour ou plutôt un soir, on sorte avec nos lampes de poches...)

Mais le plus drôle de la journée est quand ce type qui entrouvre les rideaux du rade où l'on a nos habitudes pour le riz du midi et qui avance en nous proposant de nous peser sur une balance portative. Alors ça c'est le must quand même !

Bon, sinon, l'Africa time se bouge un peu. Il était temps ! On s'est pas tapé 6000 bornes d'avion et un formidable et inoubliable tour du pays par le Nord pour mourir à petit feu à Tamba. Alors, après discussion aimable avec Moussa, on a décidé qu'on commencerait le travail dès demain jeudi, pour la représentation finale le 29 février. Et puis, grâce à un ami du même Moussa, nous sommes allés à la rencontre du lycée Mame Cheikh Mbaye pour proposer notre spectacle. Le censeur et le proviseur étant provisoirement absents, l'intendant nous a proposé de visiter la bibliothèque, en fait une sorte de CDI. Felix a immédiatement sympathisé avec le responsable et s'est proposé pour le classement des ouvrages jeunesses, forcément. Il s'est fait embauché. Ca c'est cool comme coopération.

Sinon, auprès le fameux protocole (rencontre des autorités dans des bureaux climatisés à mort et parfumés avec une sorte d'infame airwick... super quand, comme moi, on est hyper sensible de l'appareil respiratoire, je vous dis pas la migraine et le choc thermique quand on retrouve le grand air) nous avons fini par tomber d'accord avec le proviseur : nous jouerons mercredi 27 février au foyer du lycée, en très belle bâtisse, mélange d'architecture coloniale et islamique...
Les affaires semblent reprendre.

Allez, j'ai bon espoir que la deuxième mi-temps approche. En ce moment Lyon affronte Manchester. Et ça a pas l'air folichon folichon. Autant hier, il y a du y avoir une pluie de buts au raffut que faisait nos insupportables voisins. Autant là, c'est la torpeur... Un adjectif qui correspond finalement bien à cette drôle de ville...

Je ne vous dit que ça. Na !

Pierre-Yves et tutti quanti.

mardi 19 février 2008

Torpeur et compagnie


Quel jour sommes-nous? mardi. Quel soleil de plomb! Chaleur et torpeur! Les journées se passent à faire la lessive, à dormir, à boire, à suer, à manger sans grand appétit, à préparer ce qui sera notre travail à partir de vendredi (eh oui! nous sommes prêts depuis dimanche pour le boulot avec des élèves de l'école de Moussa Kanté, mais comme dit un breton qui loge au même endroit que nous, c'est l'Africa Time; donc on ne pourra commencer que vendredi). Alors on boit, on sue, on dort, on se douche et se couche; j'ai même eu un peu de fièvre, mon oreiller était une vraie serpillère. Au réveil, tu essaies d'envoyer des messages sur Internet (un changement d'écran par heure, mais de toute façon: toi le blanc tu as la montre, et moi j'ai le temps) ; de gros bisous dans votre hiver ! A bientôt!

lundi 18 février 2008

La nouvelle image de la Françafrique...


Bonjour à tous,

je n'avais pas prévu de bafouille virtuelle aujourd'hui, mais les deux ados qui me servent de voisins dans ce cyber centre m'y obligent. Casque vissé sur la tête, regard hébété sur l'écran, vous verriez leur tête d'ahuris. Connectés 5 sur 5 sur le "monde", l'Occident quoi ! Le plus proche de moi suit toutes les nouveautés du boxe office ricain, alors, qu'à ma connaissance, il n'existe pas de cinéma à Tamba. Et l'autre se crève les tympas avec les derniers tubes daubes R'n'B qui inondent nos stations radios. Comme quoi, la mauvaise culture de masse ne connaît pas de frontière.

Tout comme l'ami Vincent Bolloré. Vous savez, le tour opérateur spécial vacances Carla and Nico, l'ami fidèle de not' président qui est aussi le nouveau maître de la Françafrique. Si je vous dis ça, c'est que depuis notre arrivée, un comportement m'intrigue : les Sénégalais sont rivés sur la TV, même à Ndioum-Wallo, traditionnel village de pêcheurs où l'électricité n'arrive au coeur de la ville que pour alimenter le petit écran. Pas question d'éclairer les rues ou les maisons, non, ce serait n'importe quoi. En revanche donner vie à Direct 8, ça oui.

Direct 8, ce qui se fait de pire sur le câble et qui ne reccueille même pas 0.1% de part de marché en France, mais qui semble cartoner au Sénégal, en compét serrée avec la RTS, chaîne officielle de ce bon président Abdoulaye Wade. Direct 8 bras communicatif et armé de cet homme d'affaire qui tire ses profits des pires négoces africains : pétrole, clopes et pourquoi pas demain nucléaire. Vincent Bolloré, maintes fois mis en cause par l'association Survie pour ses magouilles avec les grands potentats locaux africains. Des amis qui se veulent du bien, mais qui se foutent absolument de celui de ces populations. Celles-là même qui subissent de plein fouet sur "politique" et qui se branche tous les soirs sur cette triste chaîne. "Il n'y aura pas d'ordre économique mondial sans ordre culturel mondial" profétisait Léopold Sédar Senghor. Pauvre président poète, il doit sans cesse se retourner dans sa tombe...

PS : encore deux choses qui me frappent depuis notre périple (non rassurez-vous je ne suis pas couvert de bosses). Dans tout ou presque villages que nous avons traversé, c'est Orange qui vous souhaite la bienvenue. Oui, oui, cet opérateur téléphonique appartenant à France Télécom. Impossible d'y échapper. C'est une promesse de communication et de liberté, c'est en fait un odieux monopole instauré on ne sait comment, mais pour une finalité pas compliquée à subodorrer. La deuxième chose, ce sont ces mosqués flambant neuves trônant dans n'importe quel bled reculé. Là encore, communication et liberté nous dit-on. Je n'ai pas encore pu savoir si elles étaient toues financées par l'Arabie Saoudite. A chaque fois que j'interroge, on élude la question. C'est peut-être donc que je tiens ma réponse...

Allez bonne continuation,
Pierre-Yves et toute la bande, cuite et archi cuite... Bon sang, mais pourquoi La Roche ne s'est pas jumelée avec Saint-Louis ! Au moins, on respire là-bas...

Seconde phase du projet


Bonjour à tous et à toutes,

Nous voici donc à Tambacounda, ville jumelle de La Roche, où commence notre second projet. Petite piqure de rappel pour tout le monde. Notre première envie était de faire partager notre musique aux sénégalais et notamment à travers le spectacle "La Route des Roms". En restant modestes, nous pouvons affirmer que cela s'est bien passé car nous avons joué 17 le spectacle intégralement, nous avons partagé 8 fois notre passion avec d'autres musiciens et nous avons joué devant plus de 3000 personnes. Evidemment, cela va continuer à Tamba, car nous sommes en discussion avec la maison de quartier dépot qui souhaite nous accueillir, ainsi que plusieurs écoles, le lycée...
Pourtant, si nous sommes venus à Tamba, c'est pour réaliser un spectacle de contes en musique (comme c'est original !) avec des contes d'Afrique que les enfants ont commencé à choisir et des musiques tsiganes que nous allons reprendre et composer. Pour réaliser ce projet, nous nous basons à l'école Sada Maka Sy (jumelle de l'Angelmière) et nous nous reposons sur le professionnalisme de Moussa Kanté que nous avions hébergé lors de sa venue en octobre. Ce matin nous avons donc présenté le projet à tous les instituteurs ainsi qu'aux inspecteurs adjoints. Tous semblent ravis et enthousiates sur ce que nous pouvons réaliser. La première séance de travail aura lieu mercredi soir, le temps aux instits de choisir les élèves les plus motivés et les plus intéressés. L'école de Moussa regroupe plus de 1000 élèves, nous devons donc réaliser ce tri. Pour concrétiser ce travail, nous organisons un spectacle final avec les enfants, des griots, des rappeurs, des danseurs traditionnels et bien sûr des p'tites laines. Nous sommes contents de voir que la sauce artistique prend forme et surtout que le projet émane d'un réel partenariat et non pas d'une unilatéralité comme on le voit trop souvent...
Après avoir poser les bases de notre travail, nous avons laissé Mathieu se reposer (la fatigue se fait lourdement ressentir sous la chaleur, 45°C) et nous sommes allés visiter l'école de Gourel avec ce incomparable directeur Siré Wone. Nous avons pu constater les diverses réalisations et Pierre-
Yves a pu faire ses articles du SC85. Et oui, même à 6000Km, il y pense tous les jours et ne peut s'en détacher, c'est sa drogue.

Message aux collègues de l'AEIN : Geneviève a du vous faire son rapport, mais l'installation de la salle d'info c'est vraiment de la balle. Nous allons nous rencontrer à plusieurs reprises avec Siré pour équilibrer les budgets et travailler sur le dossier du FSD.

Après cette matinée bien chargée, nous avons déjeuné et laisser les gars faire leur sieste. Pendant ce temps, Maud et moi sommes allés rendre visite à Mamadou au dispensaire. Après un tour rapide des lieux, nous l'avons laissé travailler. Le local est très accueillant et nous sentons que les patients y sont bien traités.
Il ne nous reste plus qu'à retrouver Fatou qui rentre mardi soir d'un séminaire à Fatick. Nos quatre camarades sont très impliqués dans la vie locale et grâce à eux nous sommes devenus de vrais sénégalais.

Ce soir nous mangeons chez Moussa, nous pourrons continuer de préparer le spectacle et surtout de discuter de choses et autres en prenant le temps, le thé et la fraicheur du crépuscule.

Bonne continuation,
Gros bisous à tous et à très bientôt,

Eric et toute la smala.

dimanche 17 février 2008

Une semaine pleine de contrastes


Imaginez vous dans un minibus filant de villes en villes, le long du fleuve Sénégal, ça peut donner à peu près ça. Après NDioum et son terrible orage 'je n'avais jamais entendu le ciel se plaindre de cette façon et je pensais encore moins sortir mon KWay en Afrique !' nous filons vers Matam et ses 35 degrés... Premier contraste et choc thermique qui nous fatigue tous un peu. Matam, cette ville qui se conjugue au féminin. Où sont les hommes ? Comme vous l'a dit Mathieu, ils sont soit tous partis travailler à Dakar ou même en France où ces derniers logent dans des foyers Sonacotra. Pas le rêve non, juste de quoi économiser et envoyer l'argent à la maison. Du coup, femmes et enfants se retrouent seuls dans cette drôle de cité aux milles bâtiments administratifs et rien pour les amins désoeuvrés qui traînent leur peine en haillons. Matam, ville bordant le fleuve qui recele la SAED, société d'exploitation et d'irrigation, en fait des plantations sur les rives, un peu comme pour le Nil, qui poussent grace aux crues. Matam où l'on apprend que le Sénégal, gros consommateur de riz, importe de Thaïlande plus de la moitié de sa consommation, soit près de 400 000 tonnes de riz par an.
De Matam, nous filons à Bakel, drôle de cité endormie où le fort Faidherbes surplombe la ville et la Mauritanie. Un bâtiment un rien romantique devenu préfecture d'une région aride et son vraiment d'attrait. Le panorama qui nous mène à Goudiry, en revanche, est magnifique et là encore contrasté. Déjà, la Mauritanie cède sa place à un nouveau voisin ; le Mali. Surtout la route est étonnament vallonée, boisée. De petites montagnes bordent la chaussée. Des bêtes pâturent par dizaines cette herbe brûlée par le vent, le soleil et les cigarettes des routiers maliens... Nous arrivons à Kidira, ville frontalière avec le Mali et retrouvons le temps d'un instant cette platitude qui caractérisait la vallée du fleuve. Pas le temps de réaliser que des baobabs apparaissent par dizaines, jusqu'à Goudiry, ville là encore étonnante.
Au fait avez vous déjà entendu le bruit d'un souvenir ? Depuis l'Afrique, ça n'arrête pas...

Pierre Yves ou plutôt Shérives, Thieery ou encore Shérif pour les Sénégalais.

Tamba nous voilà !


Bonjour à tous et à toutes,

Arrivée à Tambacounda ce matin sous un soleil de plomb. Nous avons fait de la route depuis le dernier message, à Matam. Jeudi soir, nous sommes allés avec Souba dîner chez le maire de Matam, qui avait invité deux griots. Nous avons pu assister à une petite démonstration et discuter avec eux. Tout le monde s'est laissé bercer par la musique... Le lendemain, direction Bakel. Nous voilà confrontés sur la route à la belle gendarmerie sénégalaise, qui nous arrête, confisque le permis d'Adama sous un prétexte fallacieux, et n'accepte de lui rendre que contre le prix d'un petit déjeuner pour 3, c'est-à-dire 1000 f CFA. D'habitude, Adama demande un reçu, ce qui les décourage, mais là, ils ne veulent pas rendre les papiers s'ils n'ont pas leur petit cadeau... Nous nous sommes retrouvés une deuxième fois dans le même cas de figure ce matin avant d'arriver à Tamba, ce qui a pour effet de faire beaucoup crier Adama (on le comprend). A Bakel, visite du fort Faidherbe, avec superbe vue sur le Sénégal. Comme le proviseur du lycée avait annulé le spectacle convenu depuis 2 mois la veille de notre venue, nous nous rendons dans un hôtel pas trop cher, dont le gérant nous met en contact avec la directrice du Centre Professionnel des Femmes, où nous jouons le soir. Le midi, on mange dans un restau très mauvais où le riz n'est pas bien cuit : en plus, les garçons ont pris de la sauce ghombo, qui a un goût... spécial ! Après, Mathieu essaye de peindre la caisse de l'accordéon aux couleurs des Petites Laines et fait des taches partout. Spectacle le soir devant un public intéressé mais plutôt clairsemé : deux clients chinois de l'hôtel, quelques élèves du Centre de Formation, et des enfants, dont certains ne comprennent pas du tout le français. Le lendemain, départ pour Goudiry. Eric avait eu au téléphone le gérant d'un campement qui acceptait de nous héberger en échange d'un concert à Tambacounda, où il a aussi un hôtel, lundi. Arrivée surréaliste : une dizaine de 4x4 devant le campement, une délégation de ministres maliens se rendant au festival de musique de Tazmbacounda, et qui s'arrête ici pour boire un verre. Au campement, c'est le luxe : trois cases pour 2 et même une piscine. On en profite pour piquer une tête. Rencontre avec Mr Diallo, principal du collège de Goudiry, un homme très gentil qui nous met en contact avec des musiciens et fait les démarches nécessaires pour qu'on joue sur la place du village, sans rien attendre en retour. Un homme très gentil et l'un des rares hommes que l'on ait vu qui s'occupe de son fils comme un vrai papa... Rencontre aussi avec Moussa et ses amis, qui jouent du djembé et de la guitare, avec de petits danseurs très doués. Petit spectacle improvisé sur la place du village. Le soir, morts de fatigue, on s'écroule dans notre lit dès 10 heures après un bon dibi (viande de mouton grillé). Ce matin donc, départ pour Tambacounda. On retrouve Moussa (Kanté, pas le musicien de Goudiry) avec force embrassades et on prend nos quartiers au Gadec. Après un petit dèj plus qu'onéreux (1000 f CFA le café !!!!) nous avons visité son école, avec la classe de cours préparatoire, où 45 enfants ont cours dans 15 m2, sur des nattes. C'est là qu'on prend conscience de la réalité de l'éducation au Sénégal. Discussion très enrichissante avec Moussa sur ce sujet. Ona quitté notre cher Adama avec regrets, mais on s'est tellement appréciés qu'il revient nous chercher dans 15 jours ! On a aussi revu Mamadou qui est venu nous saluer, et on mange chez Moussa ce soir. Voilà pour les nouvelles, je pense que nous mettrons des messages plus réguliers maintenant que nous sommes posés, par contre pour les photos ça risque d'être plus dur, les ordis rament un peu dans le cyber à côté du Gadec.
Bises à tous, @ bientôt.
Maud et les garçons (ah, ah)

PS de Mathieu : en ce 17 fevrier laissez moi vous parler de cette fete merveilleuse du 14 fevrier: c est l'amour qui sauvera le monde (et les meubles! ) Alors faites des bisous tout autour de vous et transmettez les nôtres, qui sont chauds chauds, chauds!!!

jeudi 14 février 2008

Les sens en éveil

Avez-vous déjà entendu le bruit d'un souvenir ? Depuis que nous sommes partis, ils sont nombreux et ont à peine le temps de s'imprimer dans notre mémoire. En revanche, ils restent ancrés dans nos oreilles et nos narines. C'est fou comme le Sénégal est le pays des bruits et des odeurs... Rien à voir avec notre continent javelisé. Ici, la rue vit dans tous les sens. Effluves de pétrole mélangées à l'odeur du crotin et des ordures... Cette rue collective qui n'est pas seulement un moyen de se rendre d'un lieu à un autre, mais bien un endroit de sociabilisation, de partage... La rue qui se réveille avec les premiers rayons du soleil et joue les prologations, tard le soir au coin d'une télé allumée en plein trottoir pendant qu'un boucher fait cuir sa viande...

Et puis ce bruit, ces bruits. Impossible ici de trouver le silence. Les gamins qui jouent, les vendeurs qui arranguent, les bus qui défilent, les mosqués qui évangélisent, les animaux qui crient... Tous nos sens sont en éveil. Et je me pose cette question : comment les gens, ici, se réservent du temps à eux, seuls... Car, tout ici est basé sur la communauté, sur la fratrie, sur la famille... Et rien pour l'individu, pour le repli sur soi, dans le sens de la digestion des choses, de la vie... Pour le solitaire que je suis, c'est une expérience intéressante et aussi une souffrance. C'est aussi sûrement une question incongrue quand on sait que la première des priorités est de manger, de se loger, de vivre quoi !

Pierre-Yves.

Petits messages persos aux usagers du blog :

Hé, Marion, comment tu vas ? Je pense souvent à toi, tu sais. Et cette expérimentation musicale avec les gamins de Dagana ? Et ton mémoire sur la pédagogie Freinet ? Comment tout cela se passe t il ? Je compte bien un de ces quatre aller visiter Sedan et le quartier du château fort. Porte toi bien et passe le bonjour à Cactus, Li bouc et Papa Meïssa.

Flavia, sûr que nous aimerions prolonger la tournée en Guinée pour faire danser les amins de l'Unicef, mais cela va être trop juste. En tout cas, tu as raison, le virus de l'Afrique terrasse de plein fouet et ne laisse pas indemne...

Sami, comment tu vas frangin ! Mouins dix à Grenoble ! Ben ici, il fait plus 40, c'est ce qu'on appelle un choc thermique fraternel, non § Je bien pensé à toi quand nous avons longé le Mali, ce pays où tu as passé beaucoup de temps à soigner et soulager les populations sahéliennes. Maintenant, je comprends, chapeau bas p'tit frère...

Damien, nous avons croisé plusieurs fois le train quin mène de Dakar à Bamako, celui là même que tu as empruntré il y a quelques années. C'était omme dans tes photos...

MatOu, pour sûr que j'ai apprivoisé l'avion et toute sorte de transports en commun, méfie toi je risque un jour de débarquer à Kiev !

Pierre Yves

Je laisse maintenant le clavier à Mateo pour un message perso à Clementine : Salut ma petite Clementine, tu me demandes comment c'est l Afrique, alors l'Afrique c'est des chèvres qui se promènent dans la rue, des ânes qui trainent des charettes, des poules, des poussins, un coq et des troupeaux de boeufs qui traversent la route dans la campgange, suivis par un éleveur peul; ce sont des enfants aussi, de ton âge, qui jouent pieds nus dans la poussière, qui mendient parfois, parce qu'ils sont assez pauvres tu sais, et dans les classes maternelles comme toi ils peuvent être 60 ou 80, et enfin en Afrique il y a de la chaleur, de la musique, des camions deglingués et des taxis jaunes déglingos, de la viande qui grille dans des bidons ; tu verrais aussi des ordures au bord de la route; ici, les gens sont si gentils et si lumineux, avec un petit regard un peu pensif, un peu profond, un peu rond, qu'on les croirait peut-être ici d'un épisode de KIRIKOU, que tu aimes tant!
A bientôt ma petite puce! Un gros bisous à toute ta famille, à ta belle maman et aussi à ta tati jolie Mandine!!!!

Allez tchao!!!

Une journée à Matam



Matam est une petite ville adossée au fleuve Sénégal: en face, on voit un premier village maur. Nous logeons dans le quartier "Soubalo", quartier des pêcheurs fondateurs de la ville avec les peuls, au début du 19° siècle semble-t-il.
Un aperçu de la rue : des chèvres, des ânes, des vaches, des gamins et des gamins, des charettes, du bois porté sur les têtes, des gens assis sur des bancs en bois, des cris, des saluts... agitation continue. Nous quittons la maison ce matin pour un petit déjeuner chez Daodo, homme expatrié qui a laissé sa vie ici pour un travail d'électronicien au Hâvre. Il rentre à Matam tous les 2 ans environ, y retrouve ses deux femmes, ses enfants, sa maison. Il rentrera habiter ici pour la retraite. (On en apprend sur la vie d'immigré en France.)

Comme Eric vous l'annonçait hier, nous avions le projet de nous rendre en Mauritanie ce matin: mais après de (longues) visites de protocoles aux autorités locales, c'est non: les français doivent avoir un visa et autre paperasse pour entrer en Mauritanie. Surtout depuis les événements que vous savez. Ne le dites pas trop fort, mais Pierre-Yves en est tout soulagé...!
Nous échouons au bord du fleuve. La chaleur est très forte, le soleil ne fait pas semblant ce matin.
Observons une partie de pêche: long filet (quelques 100 mètres) lesté, emmené depuis le bord jusqu'au milieu du fleuve grâce à une pirogue. Puis l'étau du filet se resserre et pendant de longues minutes les pêcheurs le tirent, le tirent et enfin récupèrent les poissons faits prisonniers: des carpes?
(Ce soir, nous avons vu un autre pêcheur: même technique mais avec un filet plus petit.)
A signaler encorer: achats de K 7 , coupage des cheveux, lessive, repos, et enfin, spectacle à l'école de Matam 3, pour une classe de CM1. Ce ne fut peut-être pas notre meilleure représentation (chaleur, bruits, corde cassée, bref).
Après le pêcheur de ce soir, nous avons passé un moment de calme quand le soir tombait, on était assis pas loin du fleuve, on a parlé des explorateurs, de l'Inde, de l'Amazonie et des aborigènes. Maintenant, il est l'heure d'aller manger chez Mr le Maire de Matam, nous sommes ses hôtes ("Ceci est votre maison, faites comme chez vous"), ... prenons-en de la graine!!

mercredi 13 février 2008

Nous revoilà !!!

Bonjour à tous et à toutes,

Et non, nous n'avons pas disparu en brousse dans un village peul. Nous sommes toujours sur la route entre spectacles, rencontres, échanges musicaux et surtout bonheur et chaleur. Dimanche nous avons quitté Dagana avec un petit pincement au coeur car l'accueil de Papa Meissa, Blandine et Pierre était vraiment d'une grande humanité. (nous les saluons d'ailleurs au passage)
Nous sommes donc arrivés à Podor. Journée plutôt tranquille avec une répétition au bord du fleuve face à la Mauritanie.

Le soir, un nouveau spectacle devant un petit public très attentif. La soirée se poursuit avec un boeuf avec Baaba Niasse, le neveu de Baaba Maal grand chanteur peul habitant à Londres. On se retrouve aussi le lendemain chez eux pour une petite visite et un reportage en bonne et due forme. "On reprend encore la route" direction N'Dioum où Franck et Dom ont laissé de très bons souvenirs. Nous sommes logés chez Maodo Thiam et sa famille dont nous faisons déjà partie comme l'équipe du secours pop qui nous attendait sur place. Nous visitons N'Dioum village l'après-midi, nouvel échange avec les frères Seck guitaristes locaux à forte réputation depuis le passage de Dom... Après une traversée en pirogue plutôt agitée, vite, vite, le public nous attend dans la cour de chez Maodo. Et qui c'est qui nous rejoint : les frangins pour un nouvel échange avec cette fois la clarinette et le violon. BRRRRRRR. ZIMMMM. ZOUMMMMM. L'orage a surgit au beau milieu de la nuit avec des torrents d'eau à faire pâlir Adama. La journée suivante a donc été humide et semblable à une après-midi de colo. Malgré tout, le directeur de N'Dioum 2 a accepté de nous recevoir et nous a ouvert une salle pour pouvoir jouer. Nous débutons alors le spectacle devant 50 élèves, puis 100 et ce sont 150 enfants qui dansent le flamenco autour de nous à la fin du show !! Pour digérer tout ça, rien ne vaut une balade au bord du Sénégal. Et qui c'est qui nous attend à l'embarcadère : les frangins avec qui nous passons un dernier moment autour du thé, de la bougie et de la musique bien sûr. La soirée s'achève autour de divers jeux de société et un repas encore une fois délicieux et gargantuesque. (boulettes de poissons avec oeufs intégrés !)
Ce matin, une nouveauté : la route. 4 heures de voyage pour aller jusqu'à Matam. Accueilli par Mamadou Diaw nous effectuons le marathon des protocoles entre la famille, le proviseur du lycée, les voisins, les amis, le secrétaire de région et l'adjoint du centre culturel. Nous apprenons nos premiers mots de pulaar toucoulaure. Le soir tombe au bord du fleuve mais la chaleur reste constante, Mamadou nous promet d'aller en Mauritanie demain matin. Nous sommes impatients et curieux de cette découverte.

Bisous à tous, bonne continuation et à très bientôt,

Maud, Adama, Eric, Félix, Mathieu et Pierre-Yves

PS : Pour ceux qui pensent que nous avons passé une journée à buller, je vous rassure on a joué cet aprem devant les gamins du quartier et nous jouons ce soir le spectacle dans la rue.

samedi 9 février 2008

Une journée à Richard Toll

Ne me demandez pas pourquoi Richard et pas Robert ou Marcel, en tout les cas, à Richard Toll, il a fait super chaud et show au collège 1. Un millier de gamins pour commencer les hostilités, ça impressionne, forcément. Six percussionnistes qui ont fait le spectacle avec nous, aussi. Que de vibrations... Des collègiens à fond dedans, aussi intrigués par nos instruments que par nos pas de danse chaloupée sur les djembés. Eh oui, bientôt nous serons de vrais Sénégaulois...

Et puis, chtite nouveauté, nous avions une sono qui crachait du son à un volume à vous déboucher une vieille autite qui traîne. Une sono d'ailleurs qui ponctuait nos interventions de manière un peu anarchique... Et puis les percus ! Je ne m'entendais même plus jouer de la claribouille. En tout cas, à voir celles des mômes (les bouilles bien sûr) on ne peut que être transporté par cet après-midi.

Transporté, c'est aussi ce que nous avons fait avec nos trois amis éducs spé qui résident au centre Morgane de Dagana jusqu'au 15 mars. Pendant qu'on s'escrimait sous le soleil, eux allaient piquer une tête à la piscine du Gîte de l'Etape, un endroit de toute beauté où la piscine d'un bleu turquoise côtoie le vert bleuté du fleuve Sénégal. Un vrai régal pour les yeux et le reste du corps, caressé par un petit vent frisquet qui est tombé aussi vite que la chaleur sur nos épaules le matin.

Et puis ce soir, les amis, c'est relâche. On s'est prévu une petite soirée boeuf discute entre Toubabous. L'occasion aussi de roder notre clip "A contre courant, contre le vent". C'est groovie, les amis. Et les paroles, alors là... Je vous dit que ça !

Au nom des P'tites Laines, je vous souhaite donc une très belle soirée, une bonne fin de week-end aussi.

Bonne continuation à vous qui faîtes partie intégrante du voyage.

"A table !" crit-on de la cuisine. Vous me connaissez, je ne peux résister à un tel appel... Et vue la gastronomie du pays...

A+ dans l'bus.

PY et toute la joyeuse bande de tsénégalais.

Rencontre artistique


Bonjour à tous et à toutes,


Comme le disent mes camarades nous voici à Dagana. En une semaine, nous avons joué 12 fois le spectacle et l'accroche des spectateurs est toujours aussi émouvante. Alors aujourd'hui, petite matinée de repos avant de repartir au turbin.

Nous allons faire une petite remontée dans le temps pour que je vous raconte une rencontre qui s'est produite jeudi après-midi. Nous avions déjà croisé un balafoniste la veille qui est venu voir notre spectacle à l'école française le matin. Suite au spectacle, il nous propose de venir écouter sa musique et de nous raconter l'histoire de ses instruments. On accepte un peu à reculons car la fatigue et la faim commencent à se faire sentir. Finalement, on se retrouve dans un petit resto et l'orchestre se forme devant nous. Malheureusement, le patron veut absolument que l'on reste manger et ses prix ne sont pas de nos moyens. Après explications en français, wolof et gestuelles, nous décidons de repartir manger dans un petit bouiboui sénégalais. Au passage, on dépose les musiciens avec promesse de revenir après. On se cale le ventre avec un petit Thiou puis on y retourne. Tous les musiciens ne sont pas arrivés alors Pierre-Yves commence par faire une petite interview du responsable. Au bout de quelques temps, je commence à taper le balafon et les musiciens me rejoignent tout doucement. On apprend qu'ils sont originaires de la Guinée Conackry et les chansons de leur pays arrivent à nos oreilles. Le boeuf s'installe tout doucement, nous sortons nos instruments et chacun trouve sa place, nous voici inventeur de la musique africano-tsigane. Accordéon, guitare, balafon, clarinette, gorom, violon, maracas, derbouka tout le monde joue et surtout prend plaisir à partager ses mélodies. Malgré la fatigue, nous sommes transportés par tous ces airs du monde.

Une fois l'impro finie, nous revenons aux durs réalités du pays car un des musiciens saute sur Matéo pour lui vendre un CD, puis demander des cigarettes. Ne généralisons pas car certains musiciens étaient avec nous pour l'échange culturel et rien de plus. Comme partout, il y a en parallèle des commerciaux qui veulent toujours une contrepartie financière.

Cette après-midi restera malgré tout un chouette souvenir et nous commençons déjà à composer des mélodies africaines... Route des Peuls, nous voilà !!

Gros bisous à tous et à très bientôt,

Bonne continuation,

Eric et toute la smala.


PS : Quelques informations supplémentaires : il fait toujours aussi beau, la température varie entre 20 et 30°C (on nous promet 45° à l'ombre pour Tamba), Toute l'équipe se porte bien, pas de maladies, pas de petits bobos et surtout l'aventure n'est jamais lassante grâce aux rencontres et découvertes toujours aussi enrichissantes.

La langue de Barbarie (bonus)


En exclu, une photo du clip "A contre courant, contre le vent", à découvrir dès notre retour... Mieux que la Lambada chabada bada...

Concert à Dagana


Après la Langue de Barbarie à Saint Louis, arrivée vendredi midi à Dagana.

A l'espace Thialy, à Dakar, nous avions rencontré Pierre et Blandine, qui s'occupent de l'association Morgane. Le but de cette association est de développer une école selon la pédagogie Freinet à Dagana. Déjà 7 modules ont été construits et l'école tourne bien. Le directeur, Pape Meissa, fait partie de l'Association Sénégalaise pour l'Ecole Moderne. Les bâtiments ont été construits selon des règles bioclimatiques et il y a aussi un centre de formation pour les instituteurs accompagné d'un centre d'hébergement. Nous avions donc été invités par Pierre, Blandine et Pape Meissa à venir jouer notre spectacle, qu'ils avaient vu dimanche dernier à l'espace Thialy.

Après un bon repas, nous avons joué à 16 heures devant les enfants. Une très bonne écoute, et aussi beaucoup d'énergie : nous avons eu de super danseurs et danseuses pour nous accompagner ! Le concert s'est vraiment bien passé. A la fin, petite présentation des instruments et des questions très intéressantes des élèves. Et puis, le soir, on a joué devant les adultes, avec quelques enfants qui étaient revenus. Quel bonheur de jouer avec le chant des sauterelles (ou criquets, enfin une bête qui fait du bruit!) en fond musical !

Au moment où j'écris, plusieurs élèves sont en salle informatique et travaillent sur un projet. Une belle initiative et des gens vraiment motivés qu'on est très contents d'avoir rencontrés !

Aujourd'hui on joue normalement au collège de Richard Toll et on dort de nouveau au centre d'hébergement de Dagana.

Bisous à tous, à plus !

Maud et le reste de la bande

La langue de Barbarie...


Non, ce n'est pas une erreur de frappe, le soleil qui me fait prendre une langue pour un orgue. Ce n'est pas non plus un dialecte local usité par de méchants canibales... Non. La langue de Barbarie, c'est un lieu de rencontre : entre le fleuve Sénégal et l'océan Atlantique. Un lieu où les deux courants s'affrontent en de magnifiques gerbes iodées, pleine d'embruns et d'entrain.


Pour y accéder, il faut quitter Saint-Louis centre, prendre un petit pont de pierre, tourner à gauche et pénérer dans le quartier des pêcheurs. Un univers à part entière. A droite, les maisons avec les enfants qui jouent au foot au milieu de la route. Des gamins en aillons et tout nus qui nous envoient des "Toubabous, Toubabous" enjoués et rigolards. A gauche, une kyrielle de camions frigoriphiques prêts à charger par milliers les cadeaux de la mer. Des maquereaux et des sardines à faire pâlir d'envie n'importe quel pêcheur de notre côté de l'Atlantique. La mer est si généreuse que des vallonnets de poissons restent à pourrir sur la route. Faisant flotter une forte odeur propagée par la brise venant des rives du fleuve.


Ce ballet se poursuit sur des centaines de mètres. Puis nous longeons le cimetière musulman avant de tomber sur une noria d'hôtels de luxe, hébergeant des Toubabs arrivés par Saint-Louis grâce aux tour-opérateurs. La route devient chemin de sable. Les pins maritimes font leur apparition. Le grondement de la mer résonne par nos vitres ouvertes. Nous sommes arrivés. Une colline à escalader et le spectacle peut commencer.


La langue de Barbarie s'offre à nous. Le vent fouette nos visages, le soleil caresse notre cuir de plus en plus tané. Pour ceux qui connaissent, cette étendue de sable me fait penser au sillon du Tallebert, près de Tréguier. En moins lunaire, certes, mais en tout aussi dépaysant et apaisant. A l'énorme différence que ce petit coin de paradis est jonché d'ordures en tout genre drainées par les flots de l'océan. Une poubelle à ciel ouvert dans un endroit magique.


Le vent et les rayons tapent et nous saoulent. Mateo et Ricou improvisent le tube de la journée : "A contre vent, à contre courant". Rien qui ne dérange mouettes et pélicans regroupés sur la pointe de la langue et dévorant les restent de poissons charriés par les vagues...


Il est déjà temps de rebrousser chemin. Nous sommes attendus pour manger à Dagana, cité du pays Toutcoulaure, jouxtant le fleuve Sénégal, non loin de la Mauritanie. Nous logeons jusqu'à dimanche matin au centre Morgane qui héberge une structure de formation des maîtres de l'association sénégalaise des écoles modernes (ASEM). Eh oui, ici on enseigne selon la pédagogie Freinet ! Vous imaginez bien que j'ai pris rendez-vous avec le directeur qui est aussi le président national de l'ASEM. Un homme d'une grande sagesse qui connaît très bien Joël Blanchard de l'école Louis-Buitton à Aizenay... Ecole où à également enseigné Mathieu.


Qui a dit que le monde était petit !


En direct de Dagana, pour les P'tites Laines, Pierre-Yves.


En espérant que tout se passe pour le mieux de votre côté et que les cols roulés ne vont grattent pas trop !

A tche faïte...

vendredi 8 février 2008

Les photos sont arrivées !!!


Bonjour à tous et à toutes,


Arrivés à Dagana, nous avons trouvé des pc assez performants pour mettre des photos en ligne. N'hésitez donc pas à aller voir les anciens messages...

De multiples explications arriveront demain matin car nous avons quelques heures de répit.

A bientôt, bisous à tous et bonne continuation,

Eric et toute la smala.

jeudi 7 février 2008

Retour en arrière


Ce message pour vous raconter le spectacle donné à l'hôtel de La Poste, (où a résidé Jean Mermoz, aviateur de l'Aéropostale, avec Saint-Exupéry) hôtel trois étoiles (35000 frs CFA la chambre de 2...). Contraste saisissant avec l'après-midi où l'on a boeufé dans la cour d'une maison faite de bric et de broc, au bord de la route d'où les passants pouvaient jeter un oeil.


Nous rencontrons Yannick, puis Muriel.




Nous jouons au bord de la piscine devant une petite vingtaine de personnes. Le fleuve Sénégal coule juste à côté. Le concert se passe plutôt bien mais la fatigue se fait ressentir. Muriel a adoré, Yannick également. Nous faisons la rencontre d'une journaliste de Gironde, elle aussi emballée. Nous échangeons nos impressions sur le pays et les Sénégalais.




Pendant que les P'tites laines assurent leur rappel en musique, je me suis éclipsé et ai discuté avec le gardien, Christian , très intéressé par le peuple rom, et qui désire appronfondir ce sujet. Je pense : "Mission accomplie..."




Et puis au dodo. Photos souvenir avec le trompe-l'oeil. Mathieu se bat avec un escadron de moustiques assoiffés de sang toubab.


Petit déjeuner assez classe on peut le dire. Direction Dagana.

Alors on reprend encore la route...

Saint-Louis


Salut la compagnie, ici Saint-Louis, au Nord, à l'embouchoure du fleuve Sénégal. Après avoir joué mercredi matin dans une école à côté de Thiés, devant 750 enfants surexcités, après une après-midi de route, arrivés hier à l'hôtel Le Louisianne, magnifique, vue sur le fleuve, on se croit dans un reportage de Sylvain Augier (Faut pas rêver), pirogues, concert dans la foulée, rencontre avec Marcel, gérant du Louisianne, passionant personnage, qui nous dresse le tableau des différentes ethnies du Sénégal, discutons du peuple peuhl, dont beaucoup d'aspect rappellent la route des roma,
pas eu même le temps de faire les toubabs, car ce matin nous sommes à l'école française de Saint-Louis, école Saint-Exupéry, école de rêve, au bord du fleuve, jouons puis présentons les instruments dans chaque classe,
nous rejouerons ce soir à l'hôtel de la poste, de nouveau en échange du gîte et du couvert, je crois que même un tourneur professionnel ne serait pas plus performant que nous !

Gracias PILAR por habernos hablado de Louisianne, MERCI MARCEL, SANDRINE, et toute l'école française de Saint-Louis.
Il est 13h, tout va bien ici, dans la fraîcheur de cette école ombragée, dans cette ville iodée...

mardi 5 février 2008

A Thies; on ne s embete pas


Eh bien; pour des gens qui n avaient rien de prevu...

Apres moult coups de fils;

nous avons un hebergement sympa; calme; a la paroisse

Lundi soir : nous avons joue dans un resto libanais : bon public ; on a meme eu un chapeau; oui on vous le jure; Mathieu avait annonce le concert a Walf FM : il est vraiment terrible ce gadjo

Mardi :
Rendez vous a l ecole francaise pour proposer le spectacle : on joue cet apres midi a 15 h c est bon : des enfants de 3 a 15 ans; du monde entier; ambiance de folie- instits ravis et nous aussi

Bon maintenant direction quartier Grand Thies pour rencontrer les artistes de l association DAAR ARTS : une grande cour pleines d enfants d adultes et d artistes : poesie; musique et rap puis Les Petites Laines entrent en scene pour la seconde partie : un concert incroyable sous un grand arbre a palabres et beaucoup d emotion avec des personnes d une grande generosite et pleines d energie pour faire vivre leur quartier
On echange les contacts car nous ne restons pas longtemps sur Thies MERCI
Un resto degotte par notre chauffeur de l extreme Adama et le cyber centre
Bonne fatigue pour une journee riche riche riche

Devant Walf FM : Mor un instit a vu les instruments il s arrete parler et nous jouons demain dans son ecole a 20 kms de Thies

Au fait desole pour l ecriture mais le clavier est capricieux

De gros bisous a tous a bientot
Les ptites laines sur la route sont gonflees a bloc et pretes pour l aventure

lundi 4 février 2008

Thies la tranquille


Ca y est, nous avons quitté Dakar la survoltée pour atterir à Thies, la paisible. Il nous a quand même fallu pres de trois heures pour faire 70 bornes. Pas que les routes soient mauvaises, bien au contraire, mais quitter Dakar nous a pris 1h30. Car l'autoroute pousse comme un champignon à vitesse grand V et dans un bordel excusez du terme sans nom... Les travaux ont lieu en pleine circulation, aucune déviation n'existe ce qui veut dire qu"on fait demi tour de manière anarchique en pleine circulation inverse... De la pure folie.

Heureusement, Adama, notre chauffeur, assure. Il est super sympa, nous en apprenons toujours plus sur la route, sous fond de Youssou N'Dour à fond les ballons dans le Hyunday.

Thies est une très belle ville, très aérée, moins polluée et folle que Dakar. La vie semble y couler tranquillement. Nous sommes en contact avec le centre Ste Anne : une cathédrale immense. Et là ayussi le contraste est de taille, nous venons de quitter Dakar l"hyper musulmane pour Thies où les chrétiens semblent plus présents.

Nous ne savons pas encore bien où nous allons dormir ce soir, mais ici tout se deale tranquille Emile. Et puis, à l'espace Thialy, notre réseau s'étend de jour en jour. Nous avons rencontré Gilles qui devrait nous faire jouer demain. Et puis Felix se démène comme un beau diable sur Saint-Louis. nous allons jouer à l'hôtel de la Poste, un trois étoiles où ont séjourné Richard Borhinger et Eddy Mitchell et les pioners de l'aviation, les freres Mermoz... Le tout aux bords de la piscine. Mais j'arrête là parce que Mateo et Ricou me disent que j'anticipe... Une maladie journalistique, je le reconnais.

A+, donc.

Les p'tites laines qui vont bientôt faire à oilpe tellement il faut show !

La Tournée commence


Bonjour à tous,

je vous laisse juste un petit mot avant notre départ pour Thiès et le début de notre tournée sénégalaise. Nous avons pu expérimenter notre spectacle hier soir à l'Espace Thially, la route a émerveillé petits et grands certains ont dansé sur les yeux noirs et bubamara et tous ont bu les paroles de nos deux conteurs. Le spectacle va donc bien se porter et j'imagine bien évoluer. De plus, nous avons pu obtenir 2 dates à Dagana, 1 date à St Louis et probablement 1 date à Thiès. Que du bonheur !
Bonne continuation à tous et à bientôt,
Bisous,
Eric et toute la smala.

dimanche 3 février 2008

Pélerinage sur l'île de Gorée


Gorée. Cette île est magnifique. C'est ce qui est dramatique. Aujourd'hui, paradis pour Toubabous en manque de sensations et chalands à l'affut de chaque franc CFA qui passe. Hier, l'enfer sur terre... Pour prêt de 15 millions d'esclaves déracinés, déportés vers les Amériques en plus de trois siècles. Une paranthèse dans l'Histoire, dans notre histoire, nous, voisins de la belle Nantes érigée en reine de la Loire grâce à cet infame négoce.

Nous sommes partis ce dimanche midi par bateau : le Beer. Un nom symbolique, celui des négriers qui transbahutaient leur cargaison de sang et d'horreur vers les colonies. Notre Beer à nous fait bien évidemment l'aller et retour Dakar-Gorée. Environ toutes les quarante minutes. Une belle usine huilée vers un bout de terre paradisiaque : 900 m sur 300 peuplé à l'année de 1200 habitants, plus tous les chalands et les p'tits blancs en goguette qui s'y entassent.

Une fois arrivé, on entre dans l'ambiance, celle du commerce, du "harcélement" tous les cinq mètres, celle de ces magnifiques Sénégalaises (Fatou, Kenza et autres) qui vous vendent leur sourire pour vous refiler une babiole... Celle aussi de ces gamins morveux qui vous réclament un bonbon ou qui se tapent une partie de foot sous un cagnard parsemé de vent et d'ombre de baobabs...

Pour cette visite, nous avons réussi à nous défaire de la noria de guides qui se revendiquent de l'Office de tourisme pour avancer à notre rythme, au fil de nos émotions... Car, enlevés tous les rougeots (c'est vrai que ça tape pour un 3 février), oubliés les "marchands du temple", on se prend vite tout cela en plein poire. Surtout à l'intérieur de la Maison des esclaves. Cette sublime batisse où cohabitaient (est-ce vraiment le terme ?) esclaves et négriers... En bas, de froides cellules de pierre où tiennent à peine quinze touristes et où devaient s'entasser près d'une centaine d'esclaves. Des cellules où le tri était effectué. D'un côté, les hommes. De l'autre, les jeunes filles. Et même des enfants. Au-dessus, juste séparé par un plancher, de grandes pièces où devaient se "vautrer" les négriers. Un étage où l'on trouve aujourd'hui une expo retraçant près de trois siècles d'infamie...

Autant vous le dire, tout de suite, il faut le digérer, tout cela. Eviter que les larmes ne coulent. S'empêcher d'hurler. C'est pourquoi, nous nous sommes ensuite dirigés vers le Musée de l'histoire du Sénégal. Pour nous blotir le long d'une fraîche petite muraille. En face de nous, des jeunes gens s'ébattent dans l'eau chaude, oscillant tantôt vers le bleu et le vert ; trois amis viennent de se faire la traversée Dakar-Gorée en canoës. Une distance de 3,5 km qui donne lieu chaque année à une course à la nage... D'endurance, cela va s'en dire.

Et puis, notre bâteau de 17 h 30 arrive déjà. On s'amasse sur la jeté. Je pense à tout ce que je viens de vivre. Autant vous le dire, la digestion passe plus mal qu'un poulet yassa surépicé. Et que vois-je sur cette jetée ? Un rougeot de Néerlandais (à tendre l'oreille, il me semble que c'est ce langage) qui se fait cirer les pompes par un enfant en guenilles et qui semble dire à sa compagne d'en faire un beau cliché. Illico, cette dernière sort son appareil photo... J'hallucine ! Qu'a-t-il retenu de cette journée : plage, belles pépées et crustacés !

"Nous faisons le lien entre vous et l'Histoire", vante la compagnie maritime qui nous ramène sur le port de Dakar. Cela laisse songeur. Jusqu'au bout je fixe cette île. Jusqu'à ce que les montagnes de containers ne la fassent disparaître... Comme pour nous faire oublier.

Trop tard, nos cinq paires d'yeux ont imprimé. Les vôtre peut-être un jour, pour vraiment dire "Plus jamais ça". Pour aujourd'hui refuser plus que jamais l'exploitation de l'homme par l'homme. Même si ce Néerlandais aurait pu me rétorquer qu'en acceptant de mettre un gamin à ses pieds, il le fait vivre, fait marcher cette économie...

Ce n'est que le début du périple. Un voyage face aux autres et face à nous mêmes. pour revenir plus ouvert, humble et curieux que jamais.

Vous pouvez compter sur nous, vous familles, amis, collègues qui faîtes aussi partis de cette aventure dans un coin de nos têtes et de nos coeurs...

A bientôt.
Pierre-Yves et toute la joyeuse équipée.

samedi 2 février 2008

samedi soir, dakar


appel de la mosquée dans les rues du quartier "Patte d'Oie", où nous logeons.
Plus frais sur le soir, des parties de foot dans le sable, au bord de l'autoroute en construction, dans les rues; cet après-midi, dans la chaleur, petit tour à Dakar, près de la mer: quelques hôtels fermés sur eux-mêmes, ouverts sur de mini-plages privées, beaucoup de sollicitations, les cinq blancs que nous sommes ne passons pas inaperçus, débouchons sur le port de commerce, la gare, tombons par hasard sur l'espace culturel français, puis nous sommes allés dans une librairie. Le mieux, c'est de monter en taxi et de voir défiler toute cette agitation: des noirs qui marchent, qui portent des choses sur leur tête, des gens qui vendent, des fruits, des coiffeurs, parfois un petit cheval traîne une carriole. Il y aussi bien sûr les mini-bus colorés, les taxis jaunes déglingués, les
On entend la mosquée comme si on y était. On loge près de la grande mosquée du quartier "patte d'oie". Ce soir, on va peut-être aller à un concert de l'autre côté de la route goudronnée, une sorte de fête.

En fait, Denis qui vient de passer (le gérant de l'espace Thialy) m'a dit que c'était les chants religieux chez les gens ce qu'on entendait, c'était pas la grande mosquée. En fait, les gens chantent dans un micro ce soir, chez eux.

A bientôt!

Arrivée à Dakar


Bonjour à tous et à toutes,

Nous voilà enfin au Sénégal. Le projet, mis en route en Novembre 2006 a vu le jour petit à petit et sa concrétisation est en marche. Nous sommes donc arrivés hier au soir paisiblement dans le quartier de La patte d'oie à l'espace Thially, sympathique auberge tenue par Denis et Chantal qui saluent tous les yonnais passés ici en recherche d'aventures...
Pour le moment, nous ne pouvons pas mettre de photos car le matériel informatique n'est pas de toute première jeunesse. Pourtant, vous imaginez bien qu'en quelques heures, nous avons déjà vécu des choses incroyables. Tout d'abord, merci à Armel et Evelyne qui nous ont accueilli avant le départ, puis à Amandine et Laure qui nous ont trimballé à l'aéroport. Nous sommes tous montés sans crainte et le vol s'est déroulé sans problèmes. Mais au bout de quelques heures, un stewart qui avait remarqué nos instruments, nous propose de jouer pour les voyageurs. Ni une ni deux, c'est parti et voilà Les petites Laines qui jouent à 750 KMh à 2500m au dessus de vos têtes ou plutôt des têtes mauritaniennes ! Moment exceptionnel et superbe pour démarrer la tournée. Cerise sur le gateau lorsque le commandant de bord nous demande à l'entrée de la cabine de pilotage pour lui jouer une petite chanson. Quelques Yeux noirs, Djelem et Caricura plus tard nous retournons à nos siège pour l'attérissage sous quelques applaudissements.
Pierre-Yves pensait avoir un peu peur en avion, mais cette expérience lui donne envie de faire le tour du monde.
Pour le moment, nous nous acclimatons au quartier et nous partons visiter Dakar cette après-midi.
Bonne continuation à tous, à très vite,
Bisous
Eric et toute la smala.

vendredi 1 février 2008

Et c'est parti

Il est 12h19; voilà comment ça va se passer, sans nul doute:
Bon repas chez Armel et Evelyne,
Aeroport, avion, Dakar.
Ce soir nous serons à Dakar... Bon après-midi les amis!
Petite carte deviendra nôtre... (anachronisme ici: cette carte est peinte sur un mur de l'école de Sada Maka Si, Tambacounda)