mercredi 13 février 2008

Nous revoilà !!!

Bonjour à tous et à toutes,

Et non, nous n'avons pas disparu en brousse dans un village peul. Nous sommes toujours sur la route entre spectacles, rencontres, échanges musicaux et surtout bonheur et chaleur. Dimanche nous avons quitté Dagana avec un petit pincement au coeur car l'accueil de Papa Meissa, Blandine et Pierre était vraiment d'une grande humanité. (nous les saluons d'ailleurs au passage)
Nous sommes donc arrivés à Podor. Journée plutôt tranquille avec une répétition au bord du fleuve face à la Mauritanie.

Le soir, un nouveau spectacle devant un petit public très attentif. La soirée se poursuit avec un boeuf avec Baaba Niasse, le neveu de Baaba Maal grand chanteur peul habitant à Londres. On se retrouve aussi le lendemain chez eux pour une petite visite et un reportage en bonne et due forme. "On reprend encore la route" direction N'Dioum où Franck et Dom ont laissé de très bons souvenirs. Nous sommes logés chez Maodo Thiam et sa famille dont nous faisons déjà partie comme l'équipe du secours pop qui nous attendait sur place. Nous visitons N'Dioum village l'après-midi, nouvel échange avec les frères Seck guitaristes locaux à forte réputation depuis le passage de Dom... Après une traversée en pirogue plutôt agitée, vite, vite, le public nous attend dans la cour de chez Maodo. Et qui c'est qui nous rejoint : les frangins pour un nouvel échange avec cette fois la clarinette et le violon. BRRRRRRR. ZIMMMM. ZOUMMMMM. L'orage a surgit au beau milieu de la nuit avec des torrents d'eau à faire pâlir Adama. La journée suivante a donc été humide et semblable à une après-midi de colo. Malgré tout, le directeur de N'Dioum 2 a accepté de nous recevoir et nous a ouvert une salle pour pouvoir jouer. Nous débutons alors le spectacle devant 50 élèves, puis 100 et ce sont 150 enfants qui dansent le flamenco autour de nous à la fin du show !! Pour digérer tout ça, rien ne vaut une balade au bord du Sénégal. Et qui c'est qui nous attend à l'embarcadère : les frangins avec qui nous passons un dernier moment autour du thé, de la bougie et de la musique bien sûr. La soirée s'achève autour de divers jeux de société et un repas encore une fois délicieux et gargantuesque. (boulettes de poissons avec oeufs intégrés !)
Ce matin, une nouveauté : la route. 4 heures de voyage pour aller jusqu'à Matam. Accueilli par Mamadou Diaw nous effectuons le marathon des protocoles entre la famille, le proviseur du lycée, les voisins, les amis, le secrétaire de région et l'adjoint du centre culturel. Nous apprenons nos premiers mots de pulaar toucoulaure. Le soir tombe au bord du fleuve mais la chaleur reste constante, Mamadou nous promet d'aller en Mauritanie demain matin. Nous sommes impatients et curieux de cette découverte.

Bisous à tous, bonne continuation et à très bientôt,

Maud, Adama, Eric, Félix, Mathieu et Pierre-Yves

PS : Pour ceux qui pensent que nous avons passé une journée à buller, je vous rassure on a joué cet aprem devant les gamins du quartier et nous jouons ce soir le spectacle dans la rue.

samedi 9 février 2008

Une journée à Richard Toll

Ne me demandez pas pourquoi Richard et pas Robert ou Marcel, en tout les cas, à Richard Toll, il a fait super chaud et show au collège 1. Un millier de gamins pour commencer les hostilités, ça impressionne, forcément. Six percussionnistes qui ont fait le spectacle avec nous, aussi. Que de vibrations... Des collègiens à fond dedans, aussi intrigués par nos instruments que par nos pas de danse chaloupée sur les djembés. Eh oui, bientôt nous serons de vrais Sénégaulois...

Et puis, chtite nouveauté, nous avions une sono qui crachait du son à un volume à vous déboucher une vieille autite qui traîne. Une sono d'ailleurs qui ponctuait nos interventions de manière un peu anarchique... Et puis les percus ! Je ne m'entendais même plus jouer de la claribouille. En tout cas, à voir celles des mômes (les bouilles bien sûr) on ne peut que être transporté par cet après-midi.

Transporté, c'est aussi ce que nous avons fait avec nos trois amis éducs spé qui résident au centre Morgane de Dagana jusqu'au 15 mars. Pendant qu'on s'escrimait sous le soleil, eux allaient piquer une tête à la piscine du Gîte de l'Etape, un endroit de toute beauté où la piscine d'un bleu turquoise côtoie le vert bleuté du fleuve Sénégal. Un vrai régal pour les yeux et le reste du corps, caressé par un petit vent frisquet qui est tombé aussi vite que la chaleur sur nos épaules le matin.

Et puis ce soir, les amis, c'est relâche. On s'est prévu une petite soirée boeuf discute entre Toubabous. L'occasion aussi de roder notre clip "A contre courant, contre le vent". C'est groovie, les amis. Et les paroles, alors là... Je vous dit que ça !

Au nom des P'tites Laines, je vous souhaite donc une très belle soirée, une bonne fin de week-end aussi.

Bonne continuation à vous qui faîtes partie intégrante du voyage.

"A table !" crit-on de la cuisine. Vous me connaissez, je ne peux résister à un tel appel... Et vue la gastronomie du pays...

A+ dans l'bus.

PY et toute la joyeuse bande de tsénégalais.

Rencontre artistique


Bonjour à tous et à toutes,


Comme le disent mes camarades nous voici à Dagana. En une semaine, nous avons joué 12 fois le spectacle et l'accroche des spectateurs est toujours aussi émouvante. Alors aujourd'hui, petite matinée de repos avant de repartir au turbin.

Nous allons faire une petite remontée dans le temps pour que je vous raconte une rencontre qui s'est produite jeudi après-midi. Nous avions déjà croisé un balafoniste la veille qui est venu voir notre spectacle à l'école française le matin. Suite au spectacle, il nous propose de venir écouter sa musique et de nous raconter l'histoire de ses instruments. On accepte un peu à reculons car la fatigue et la faim commencent à se faire sentir. Finalement, on se retrouve dans un petit resto et l'orchestre se forme devant nous. Malheureusement, le patron veut absolument que l'on reste manger et ses prix ne sont pas de nos moyens. Après explications en français, wolof et gestuelles, nous décidons de repartir manger dans un petit bouiboui sénégalais. Au passage, on dépose les musiciens avec promesse de revenir après. On se cale le ventre avec un petit Thiou puis on y retourne. Tous les musiciens ne sont pas arrivés alors Pierre-Yves commence par faire une petite interview du responsable. Au bout de quelques temps, je commence à taper le balafon et les musiciens me rejoignent tout doucement. On apprend qu'ils sont originaires de la Guinée Conackry et les chansons de leur pays arrivent à nos oreilles. Le boeuf s'installe tout doucement, nous sortons nos instruments et chacun trouve sa place, nous voici inventeur de la musique africano-tsigane. Accordéon, guitare, balafon, clarinette, gorom, violon, maracas, derbouka tout le monde joue et surtout prend plaisir à partager ses mélodies. Malgré la fatigue, nous sommes transportés par tous ces airs du monde.

Une fois l'impro finie, nous revenons aux durs réalités du pays car un des musiciens saute sur Matéo pour lui vendre un CD, puis demander des cigarettes. Ne généralisons pas car certains musiciens étaient avec nous pour l'échange culturel et rien de plus. Comme partout, il y a en parallèle des commerciaux qui veulent toujours une contrepartie financière.

Cette après-midi restera malgré tout un chouette souvenir et nous commençons déjà à composer des mélodies africaines... Route des Peuls, nous voilà !!

Gros bisous à tous et à très bientôt,

Bonne continuation,

Eric et toute la smala.


PS : Quelques informations supplémentaires : il fait toujours aussi beau, la température varie entre 20 et 30°C (on nous promet 45° à l'ombre pour Tamba), Toute l'équipe se porte bien, pas de maladies, pas de petits bobos et surtout l'aventure n'est jamais lassante grâce aux rencontres et découvertes toujours aussi enrichissantes.

La langue de Barbarie (bonus)


En exclu, une photo du clip "A contre courant, contre le vent", à découvrir dès notre retour... Mieux que la Lambada chabada bada...

Concert à Dagana


Après la Langue de Barbarie à Saint Louis, arrivée vendredi midi à Dagana.

A l'espace Thialy, à Dakar, nous avions rencontré Pierre et Blandine, qui s'occupent de l'association Morgane. Le but de cette association est de développer une école selon la pédagogie Freinet à Dagana. Déjà 7 modules ont été construits et l'école tourne bien. Le directeur, Pape Meissa, fait partie de l'Association Sénégalaise pour l'Ecole Moderne. Les bâtiments ont été construits selon des règles bioclimatiques et il y a aussi un centre de formation pour les instituteurs accompagné d'un centre d'hébergement. Nous avions donc été invités par Pierre, Blandine et Pape Meissa à venir jouer notre spectacle, qu'ils avaient vu dimanche dernier à l'espace Thialy.

Après un bon repas, nous avons joué à 16 heures devant les enfants. Une très bonne écoute, et aussi beaucoup d'énergie : nous avons eu de super danseurs et danseuses pour nous accompagner ! Le concert s'est vraiment bien passé. A la fin, petite présentation des instruments et des questions très intéressantes des élèves. Et puis, le soir, on a joué devant les adultes, avec quelques enfants qui étaient revenus. Quel bonheur de jouer avec le chant des sauterelles (ou criquets, enfin une bête qui fait du bruit!) en fond musical !

Au moment où j'écris, plusieurs élèves sont en salle informatique et travaillent sur un projet. Une belle initiative et des gens vraiment motivés qu'on est très contents d'avoir rencontrés !

Aujourd'hui on joue normalement au collège de Richard Toll et on dort de nouveau au centre d'hébergement de Dagana.

Bisous à tous, à plus !

Maud et le reste de la bande

La langue de Barbarie...


Non, ce n'est pas une erreur de frappe, le soleil qui me fait prendre une langue pour un orgue. Ce n'est pas non plus un dialecte local usité par de méchants canibales... Non. La langue de Barbarie, c'est un lieu de rencontre : entre le fleuve Sénégal et l'océan Atlantique. Un lieu où les deux courants s'affrontent en de magnifiques gerbes iodées, pleine d'embruns et d'entrain.


Pour y accéder, il faut quitter Saint-Louis centre, prendre un petit pont de pierre, tourner à gauche et pénérer dans le quartier des pêcheurs. Un univers à part entière. A droite, les maisons avec les enfants qui jouent au foot au milieu de la route. Des gamins en aillons et tout nus qui nous envoient des "Toubabous, Toubabous" enjoués et rigolards. A gauche, une kyrielle de camions frigoriphiques prêts à charger par milliers les cadeaux de la mer. Des maquereaux et des sardines à faire pâlir d'envie n'importe quel pêcheur de notre côté de l'Atlantique. La mer est si généreuse que des vallonnets de poissons restent à pourrir sur la route. Faisant flotter une forte odeur propagée par la brise venant des rives du fleuve.


Ce ballet se poursuit sur des centaines de mètres. Puis nous longeons le cimetière musulman avant de tomber sur une noria d'hôtels de luxe, hébergeant des Toubabs arrivés par Saint-Louis grâce aux tour-opérateurs. La route devient chemin de sable. Les pins maritimes font leur apparition. Le grondement de la mer résonne par nos vitres ouvertes. Nous sommes arrivés. Une colline à escalader et le spectacle peut commencer.


La langue de Barbarie s'offre à nous. Le vent fouette nos visages, le soleil caresse notre cuir de plus en plus tané. Pour ceux qui connaissent, cette étendue de sable me fait penser au sillon du Tallebert, près de Tréguier. En moins lunaire, certes, mais en tout aussi dépaysant et apaisant. A l'énorme différence que ce petit coin de paradis est jonché d'ordures en tout genre drainées par les flots de l'océan. Une poubelle à ciel ouvert dans un endroit magique.


Le vent et les rayons tapent et nous saoulent. Mateo et Ricou improvisent le tube de la journée : "A contre vent, à contre courant". Rien qui ne dérange mouettes et pélicans regroupés sur la pointe de la langue et dévorant les restent de poissons charriés par les vagues...


Il est déjà temps de rebrousser chemin. Nous sommes attendus pour manger à Dagana, cité du pays Toutcoulaure, jouxtant le fleuve Sénégal, non loin de la Mauritanie. Nous logeons jusqu'à dimanche matin au centre Morgane qui héberge une structure de formation des maîtres de l'association sénégalaise des écoles modernes (ASEM). Eh oui, ici on enseigne selon la pédagogie Freinet ! Vous imaginez bien que j'ai pris rendez-vous avec le directeur qui est aussi le président national de l'ASEM. Un homme d'une grande sagesse qui connaît très bien Joël Blanchard de l'école Louis-Buitton à Aizenay... Ecole où à également enseigné Mathieu.


Qui a dit que le monde était petit !


En direct de Dagana, pour les P'tites Laines, Pierre-Yves.


En espérant que tout se passe pour le mieux de votre côté et que les cols roulés ne vont grattent pas trop !

A tche faïte...

vendredi 8 février 2008

Les photos sont arrivées !!!


Bonjour à tous et à toutes,


Arrivés à Dagana, nous avons trouvé des pc assez performants pour mettre des photos en ligne. N'hésitez donc pas à aller voir les anciens messages...

De multiples explications arriveront demain matin car nous avons quelques heures de répit.

A bientôt, bisous à tous et bonne continuation,

Eric et toute la smala.